Les postiers poursuivis pour séquestration de leurs patrons, jugés au tribunal de Bordeaux


DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/11/2010 PAR Nicolas César

Ils étaient plus de 300 à manifester sur le parvis des droits de l’homme, devant le tribunal de grande instance de Bordeaux aujourd’hui. La plupart sont des collègues postiers, venus de toute la France, habillés en tenue. Symboliquement, ils entendaient protester contre ce procès de 13 représentants syndicaux de La Poste, poursuivis pour séquestration. En effet, déjà sanctionnés par la Poste de peines d’exclusions de 6 mois à 2 ans et de mutations d’office, ils encourent de lourdes peines, voire pour certains de la prison. « Les incidents ont été minimes et la répression a été disproportionnée. Il s’agit d’un piège monté par La Poste pour se débarrasser d’une quinzaine de syndicalistes, pour casser un mouvement social », accuse Me Gérard Boulanger, l’un des avocats des prévenus.

« La séquestration ne tient pas juridiquement »
A l’époque, en mai 2005, ces salariés luttaient contre le projet CQC (Cap Qualité Courrier) de La Poste visant à moderniser le traitement du courrier par une restructuration prévoyant la création de plates-formes dans une vingtaine de grandes villes avec à la clé des suppressions d’emplois… Dans un climat social tendu, des salariés ont décidé d’engager une action forte et de retenir cinq cadres, dont le directeur du site, pour obtenir l’ouverture de négociations. L’action s’est terminée le lendemain par l’intervention des policiers du GIPN et le placement en garde à vue de neuf des syndicalistes. « La séquestration ne tient pas juridiquement. On poursuit les responsables syndicaux qui étaient à l’intérieur et pas ceux qui bloquaient les accès à l’extérieur. Les cadres prétendent avoir été empêchés d’aller aux toilettes, ce qui n’est pas vrai, et ils ont refusé les sandwiches qui leur avaient été fournis », a défendu à l’audience Me Boulanger. Par ailleurs, il dénonce les 440 000 euros de dommages et intérêts demandés par La Poste. Pour sa part, la CGT indique dans un communiqué que « l’action des salariés et de leurs militants syndicaux était juste et légitime ». « Prendre les responsables syndicaux comme boucs émissaires est inacceptable. La CGT, qui a combattu depuis le début cette répression syndicale, exige aujourd’hui la relaxe pour nos 13 camarades », conclut le texte. Vendredi soir, le procureur de la République a retenu la responsabilité personnelle des syndicalistes, atténuée par le contexte social. Pas de peines de prison requises, mais des amendes, jusqu’à 1200€. Le jugement sera rendu le 3 décembre.

Nicolas César

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles