Pénurie de médecins : la Charente-Maritime recrute


Anne-Lise Durif
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/04/2017 PAR Anne-Lise Durif

« Quatre ans, ça nous paraissait un bon délai : du côté des patients, ça leur laisse le temps de s’habituer à un nouveau médecin ; du côté du jeune médecin, ça lui laisse le temps d’apprendre à connaître le territoire et de voir s’il a envie de rester. On ne peut pas obliger les gens à rester trop longtemps s’ils n’en ont pas envie », explique Corinne Imbert, la sénatrice et conseillère départementale en charge du projet. La bourse en elle-même, est plutôt alléchante : 800 € par mois la première année de convention, 1100 €/mois la deuxième, 1600€/mois la troisième. Soit une aide totale de 42 000 €.

Le dispositif est éligible à tous les étudiants de médecine de troisième cycle prêts à s’installer dans une des zones identifiées comme critique par le Département et l’Agence Régionale de Santé. Jusqu’à présent, le dispositif a essentiellement été présenté lors des journées de rentrées universitaires des étudiants de Poitiers, et plus récemment de Limoges, mais il reste ouvert à tous les étudiants en médecine de France. « Notre objectif n’est pas d’aller « piquer » des jeunes médecins aux autres régions, mais si un jeune en fait la démarche de lui-même et qu’il est motivé, il est le bienvenue », explique Corinne Imbert.

La recette semble fonctionner. Les quatre premiers signataires se sont installés à Matha et à Archiac, entre 2014 et 2016. Une autre s’est installée à Jarnac-Champagne pour suppléer le médecin local en attendant l’obtention de sa thèse. Trois autres devraient obtenir leur diplôme à la fin de cette année. Trois autres sont également en fin de cycle. Et le Département vient de signer deux nouvelles conventions, avec des étudiants en première année de spécialisation.

La dernière signature date de la semaine dernière, avec Loïc Denat, 25 ans, en médecine à Poitiers. Originaire du canton de Pons, il souhaitait revenir s’installer dans son pays natal après ses études. La bourse, dont il a eu connaissance  lors d’une journée d’informations à l’université, était un vrai « plus », selon lui, pour pouvoir s’installer, même s’il avoue ne pas en avoir réellement besoin dans l’immédiat. Il ne sait d’ailleurs pas encore s’il s’orientera vers une reprise de cabinet ou une création. Ni la ruralité ni le contact avec une patientèle vieillissante ne lui font peur. Il a d’ailleurs effectué ses premiers stages en cabinet à Montpellier-de-Medillan, Pisany et Corme-Royal. Et il envisage de passer un DU en gérontologie à la fin de son internat, pour se spécialiser. Il compte également faire quelques remplacements, notamment en milieu hospitalier, pour se faire un peu d’experience, avant de se mettre à son compte.

 Corinne Imbert avec Loïc Denat lors de la signature de convention

Corinne Imbert et Loïc Denat lors de la signature de la convention à Saintes le 27 avril.

Quelques chiffres

–          108 médecins libéraux pour 100 000 habitants en Charente-Maritime. C’est au-dessus de la moyenne régionale (103 pour 100 000 habitants) et même nationale (94 pour 100 000 habitants) mais comme dans de nombreux départements, la Charente-Maritime connaît de grandes disparités d’un bassin de vie à l’autre.

–          770 médecins libéraux au dernier recensement au 1er janvier 2015, dont 48% âgés de plus de 55 ans. Mais cette année-là, les fins d’activités ont également été supérieures au nombre d’installations.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Charente-Maritime
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles