Les vétérinaires « montés » à Paris pour défendre la spécificité de leur profession


Sandrine Lyonnet
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/11/2013 PAR Charlotte Lazimi

C’est une véritable démonstration de force. Ce mercredi 6 novembre matin, à Paris, devant la gare Montparnasse, étaient réunis, vétérinaires, assistants de vétérinaire, et étudiants pour défendre le métier et marcher jusqu’au ministère de la Santé, où un pic-nic a même été organisé. Presque tous portaient l’insigne accrochée à leur blouse « Vétérinaires en colère ». La raison de leur courroux ? Une disposition inscrite dans le projet de loi d’avenir de l’Agriculture, retirée depuis lundi soir. Elle visait à supprimer le droit des vétérinaires à délivrer certains antibiotiques, dont la liste devait être définie par décret. Face à la grogne, la ministre Marisol Touraine, qui a reçu les syndicats en début de semaine, a repris cette disposition. Mais la manifestation a été maintenue. Pourquoi ? « La raison est simple, explique Remi Gellé, vétérinaire à Blaye et ancien président  du syndicat SNVEL, le syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral. Le texte doit être débattu à l’Assemblée nationale en début d’année prochaine. Il faut éviter que cette disposition ne revienne dans le débat. C’est pour ça que nous prenons position clairement aujourd’hui ». L’objectif : dissuader les législateurs de prendre de nouveau une telle mesure, peut-être sous la pression de lobby. Ils craignent que les promesses ne soient pas tenues sur le long terme et que le découplage soit voté. « C’est une insulte à notre profession et à notre diplôme, » précise Corinne Jaureguy, présidente du SNVECO, le Syndicat National des Vétérinaires Conseils. « Cela montre une méconnaissance de notre travail, ajoute Remy Gellé. Depuis cinq ans, notre profession a d’elle-même réduit de 50% la délivrance des antibiotiques de toute nature. Nous avons adhéré au plan EcoAntibio 2017. »

La foule  devant la gare Montparnasse est compacte et le ton bon enfant. Blouses vertes,  bleus ou bordeaux se côtoient. On peut voir de loin des drapeaux de la Bretagne, mais aussi une affiche avec inscrit « La Gironde en colère ». « C’est exceptionnel et pas dans nos habitudes de manifester. Pour certains, c’est même la première fois », explique avec le sourire Remi Gellé, qui ne cesse d’être interpellé par ses collègues. Son téléphone sonne. Toute son équipe l’attend devant l’une des camionnettes pour défiler. Impossible de les retrouver. En effet, venus d’Aquitaine, une délégation de 80 professionnels du secteur ont pris le train de 6h18 ce matin et repartiront ce soir à 16h. « On optimise notre présence à Paris, explique Laurent Faget, vétérinaire. Nous sommes fermés aujourd’hui, sauf pour les urgences ! ».Même refrain pour ses collègues. « Nous aussi, nous sommes concerné, explique Sylvie Babel, assistante de vétérinaire. Si la profession est en danger, nos postes sont aussi menacés ». La jeune femme n’est pas là seule. Tous ces collègues sont venus de Blaye, avec elle.

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