« Baikal 2022 », le voyage initiatique des lycéens de «Max»


Un voyage en Sibérie est proposé depuis plus de vingt ans par Caroline Auriacombe, enseignante de russe au Lycée Max Linder de Libourne.

Le groupe de lycéens qui partira en Sibérie en février prochainDR
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 18/06/2021 PAR Yoan DENECHAU

Après un voyage « de justesse » en 2020, qui a eu lieu juste avant le début de la crise sanitaire, les élèves des classes de russe du Lycée Max Linder devraient pouvoir partir en février 2022. « Devraient » parce que les financements ont en partie été trouvés, mais une inconnue demeure : la situation sanitaire. Ce voyage en Russie est proposé aux élèves depuis plus de vingt ans, à l’initiative de la professeure de russe du lycée, Caroline Auriacombe. Rencontre.

Organiser un voyage à Irkoutsk, à quelques kilomètres du Lac Baïkal est un « vieux rêve » pour Caroline Auriacombe. À son arrivée au lycée Max Linder de Libourne, en 2000, l’enseignante a immédiatement voulu proposer un voyage en Russie aux élèves en LV3 Russe. « Le but est bien sûr pédagogique, mais c’est aussi un voyage initiatique, à la découverte de paysages magnifiques, d’une culture et de pratiques locales, comme le chamanisme  », ajoute-t-elle.

Tous les deux ans depuis 2004, Caroline Auriacombe emmène ainsi une trentaine d’élèves en Russie pendant trois semaines, pour un voyage de plusieurs milliers de kilomètres entre Libourne, Moscou et le Lac Baïkal, plus grande réserve d’eau douce au monde. Le prochain voyage est prévu du 5 au 24 février 2022, « si le Ministère nous autorise à partir sous réserve de contexte sanitaire favorable », souligne Caroline Auriacombe. Cette dernière encadrera les lycéens aux côtés de Florence Boillot, Conseillère principale d’éducation à Max Linder, Catherine Chauvet, professeure de mathématiques. Macha Shumava, professeure de russe aux collèges Atget de Libourne et Jean Auriac d’Arveyres, et Laurence Fanti, ancien parent d’élève, seront également du voyage.

Découverte de la Russie sur fond de projet écologique

Jusqu’en 2016, le voyage était un échange scolaire entre le Lycée Max Linder et un lycée d’Irkoutsk, une des plus grandes villes de Sibérie orientale. « Nous avons dû abandonner l’échange scolaire, compliqué à mettre en place, au profit d’un voyage purement culturel. Ce qui n’empêchera pas les enfants de rencontrer des camarades russes », raconte Caroline Auriacombe. Ainsi, les élèves passeront plusieurs jours à Moscou, avant de prendre le Transsibérien – pour environ quatre jours et 5 000 kilomètres – jusqu’à Irkoutsk. Ils iront à la rencontre d’une école locale avant de se rendre dans une auberge de l’île d’Olkhon, située sur le Lac Baïkal.

Outre le volet pédagogique et culturel, le voyage en Russie des élèves de « Max » comprend une dimension écologique. « En amont du voyage, nous allons travailler avec le syndicat de collecte de déchets du Libournais (SMICVAL) pour sensibiliser les élèves à la collecte, la revalorisation et au recyclage des déchets », indique Caroline Auriacombe. Cette sensibilisation se traduira ensuite en Sibérie, par le nettoyage d’une partie de l’Île d’Olkhon par les élèves libournais et russes. Ces derniers réaliseront également des œuvres d’art à partir de déchets qui seront exposées dans le village d’Olkhon.
Outre le SMICVAL, le projet écologique est réalisé en lien avec l’association SOS Terre Vivante, installée à Néac, proche de Libourne. Cette dernière doit apprendre aux élèves participant au voyage à fabriquer un hôtel à insectes qu’ils installeront sur l’Île d’Olkhon.

« Tout le monde met la main à la pâte »

L’originalité du projet réside en l’engagement tant de Caroline Auriacombe que de ses élèves, pour réduire le coût du projet. Ainsi, pour financer chaque voyage, l’enseignante a organisé toutes sortes d’actions (loto, vente aux enchères de vin, stand de paquets cadeaux en grandes surfaces…), en associant les élèves et leurs parents. « Tous les participants mettent la main a la pâte. C’est un bel investissement : on ne fera pas ce genre de voyage tous les jours. C’est une vraie chance pour nous d’avoir accès à ce projet », raconte Mathis, élève en classe de première qui participera au prochain voyage. Ce dernier souligne la dimension exceptionnelle de ce projet, qu’on imaginerait plutôt s’organiser dans des établissements de « grande ville ». Son enseignante lui donne raison. « C’est un voyage unique en France, par son ampleur et sa durée, mais j’ai des collègues d’établissements parisiens qui seraient intéressés pour le mettre en place chez eux », affirme Caroline Auriacombe.

Du fait de la crise sanitaire certaines actions, comme le loto ou la vente aux enchères de vins ont été annulées, amputant ainsi une partie des financements du projet. « Il a fallu nous réinventer », sourit Caroline Auriacombe. Ainsi, le loto a été remplacé par une grande tombola et un appel aux sponsors a été lancé. Ce dernier a permis d’obtenir le soutien financier d’entreprises du territoire, comme A-I-Elec (Porchères), l’agence immobilière IAD de Libourne et HYD&AU Fluid (Vayres), entre autres.
Florence Boillot, Conseillère principale d’éducation et accompagnatrice du voyage, a par ailleurs organisé une cagnotte en ligne sur la plateforme Helloasso, qui a permis de récolter plus de 2 500 euros pour le voyage. Les élèves et accompagnateurs restent mobilisés pour financer leur voyage en Russie et préparent déjà les prochaines actions, dont la vente aux enchères de vin, annulée en 2020, qui se déroulera le 26 novembre prochain à la salle des fêtes de Libourne.

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