Logement étudiant : des familles se mobilisent sur Internet


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/05/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

Richard, Lionel et Sylvain exercent des métiers très différents : géophysicien, employé d’un centre de gestion agricole, informaticien. Mais tous ont des enfants bientôt en âge d’aller à la fac et ils partagent les mêmes soucis. Car on estime que les frais de logement, de nourriture, de chauffage et l’on en passe, que génère le séjour d’un étudiant hors de chez lui coûtent en moyenne à 700 euros par mois à sa famille. « Quand vous avez par exemple trois gamins qui se suivent, faites le compte ».

« Economique et bienveillant »L’affaire n’a rien d’anecdotique. Chaque année, 1,4 million de jeunes « dé-cohabitent »  pour aller suivre des études loin de chez eux, rappellent-ils. Or, le Centre régional des œuvres universitaire (CROUS) est en mesure de réponse à 11% seulement des demandes d’hébergement. Bonjour le casse-tête.

Ce constat a donné l’idée aux trois pères de famille de concevoir un site original. « Il permet d’accueillir un jeune chez soi tout en confiant son propre enfant à la famille de ce dernier ».

« Le but est économique. Mais Swap & Study intègre aussi une notion de bienveillance. C’est un échange gagnant-gagnant. On reçoit un jeune dans de bonnes conditions car, de l’autre côté, on sait qu’il en ira de même pour notre fils ou notre fille » explique Lionel Martinez, l’un des initiateurs du projet.

« Voici trois ans, nous avons cherché sur Internet ce qui pouvait exister dans ce domaine. Nous n’avons rien trouvé. Depuis, d’autres sites se sont montés. Mais ils ne proposent pas d’échange, simplement d’accueillir quelqu’un sans que vous-même trouviez une solution pour vos proches. Une rétribution journalière peut aussi être demandée, voire une participation à la nourriture. Alors que chez nous, c’est gratuit ».

« Nous faisons appel au bon sens des gens »Lors de l’inscription sur Swap & Study, des renseignements sont fournis sur le jeune, le logement recherché, sa localisation, les services de transport disponibles à proximité etc. Sachant que l’adresse exacte des demandeurs – qui peuvent utiliser un système de messagerie interne –  n’est disponible qu’une fois que les deux familles ont passé un accord.

« Nous vérifions qu’il n’y a pas de photo anormale ou de texte de candidature ambigüe quand les gens remplissent leur fiche » poursuivent les créateurs du site. « Il revient ensuite aux familles de s’entendre pour mettre en place des règles de vie et de décider de ce qu’elles feront si le séjour se passe mal. C’est vraiment de la responsabilité partagée. Notre rôle se borne à  mettre les gens en contact. Nous faisons confiance à leur bonne volonté et à leur bon sens . Nous avons  fait rédiger des conditions générales d’utilisation par un avocat spécialisé afin de nous dégager de toute responsabilité à partir du moment où les familles se sont contactées ».

Pour les Français et les étrangersReste à se faire connaître. « L’Observatoire de la vie étudiante, qui est un organisme d’Etat, constate que 70 % des jeunes qui quittent le domicile familial pour suivre des études restent dans leur région d’origine. Cela dit, notre site a besoin d’une « masse critique » pour commencer à fonctionner. Nous l’avons estimée entre 1 000 et 2 000 profils sur le grand Sud-Ouest ».

En mars dernier, les fondateurs de Swap & Study en affichaient 300 au niveau national et international. « Car nous nous adressons aussi bien aux étudiants français qu’étrangers. D’où le nom à consonnance anglophone donné au site ».

Soutiens bienvenusL’initiative a été remarquée et sélectionnée pour faire partie du réseau Bleu Blanc Zèbre, un mouvement permettant à des citoyens de résoudre divers problèmes de société. « Des maires de villes comme Paris, Montpellier, Lille, Angoulême, Bordeaux ont signé la charte qu’il a rédigé, en s’engageant à la faire connaître sur leurs réseaux d’information ».

« Nous recherchons également des partenariats avec des écoles pour qu’ils parlent de nous sur leur site Internet. Dans le même but,  nous avons contacté les Conseils régionaux d’Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et de Midi-Pyrénées ».

« L’objectif est de garder  Swap & Study complètement gratuit » poursuit Lionel Martinez. Tout en évoquant la possibilité de mettre en place à terme un système de donateur-bienfaiteur afin d’assurer la viabilité financière du projet, entre autres hypothèses. « Dans l’immédiat, notre problème, c’est de trouver de la visibilité ».

Pour en savoir plus : www.swapandstudy.com

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