Société | "Mariage pour tous" : partisans et opposants manifestaient hier dans Bordeaux alors que le projet de loi passe en deuxième lecture.
18/04/2013 | 100 côté pour, 400 côté contre, Bordeaux a été une nouvelle fois hier le théâtre des oppositions sur le "mariage pour tous", alors que le projet de loi passe en 2e lecture.

Ils étaient une centaine ce 17 avril à se rassembler à Bordeaux pour défendre la cause homosexuelle. Symboliquement réunis devant le tribunal, ils ont réclamé justice, suite aux agressions homophobes des dernières semaines. Associations, partis politiques ou simples militants, ils ont une nouvelle fois rappelé leur engagement pour « l'égalité des droits » et ont dénoncé « les dérives récentes des opposants au mariage pour tous ». Au même moment, les antis de la "manif pour tous" s'étaient retrouvés devant la préfecture. Un millier pour les organisateurs, 400 selon la police, ils ont protesté contre le projet de loi alors que celui-ci passait en seconde lecture à l'Assemblée Nationale.
« Les opposants au mariage pour tous ont banalisé la parole homophobe, déplore Paul Vinot, président de la LGP Bordeaux. Certains groupes extrémistes comme le GUD se sentent pousser des ailes et en profitent pour passer à l'action... ». Pour lui, le pire peut encore être à venir, « le mouvement prend une tournure anti-homos et anti-Hollande qui nous fait craindre de nouvelles violences à un mois des marches des fiertés. Manifester son opinion et casser du pédé sont deux choses différentes... ». Pour sa part, Ludovic Freygefond, vice-président socialiste de Région, s'est félicité de l'union de la gauche sur le sujet, tout en dénonçant « les propos inadmissibles tenus par Frigide Barjot que la droite gaulliste n'a pas condamnés ».
La "manif pour tous" dénonce les violences
Côté "manif pour tous", on récuse en bloc toute dérive. « Frigide Barjot s'est excusée des mots employés et Manuel Valls nous a rappelés qu'il n'y avait aucun amalgame à faire entre nous et certaines violences déplorables, a expliqué Céline Larmoyer, porte-parole de la manifestation. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est pour rappeler qu'on ne lâche rien. Plus le gouvernement accélère, plus nous seront déterminés ». Déterminé, Sylvain l'est certainement. Cet étudiant de 20 ans était présent hier dans le cortège pour dénoncer « la dénaturalisation du mariage ouvrant la voie à la PMA et la GPA ». « Les associations LGBT ne sont absolument pas représentatives, explique t-il. Elles essayent d'imposer leur communautarisme gay aux dépens des institutions ».
Par Maxence Peigné
Crédit Photo : Aqui.fr