Mercredi féministe campus : « L’avortement, encore une histoire de femmes »


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2011 PAR Joël AUBERT

« Un enfant, si je veux, quand je veux. » Ce slogan du planning familial vieux de quelques années est, selon le collectif bordelais pour les droits des femmes organisateur de ces mercredis féministes campus, sans cesse attaqué. « Les manifestations pour le droit à la vie, les nombreuses tentatives pour faire reconnaître le fœtus comme une personne et l’actuelle politique consistant à réduire le nombre de centres pratiquant les interruptions volontaires de grossesse (IVG), font que cette lutte pour le droit à la grossesse désirée n’est pas terminée », explique Hélène Cesbron. Auteure de « 49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges », ce médecin de Bègles est venue, ainsi que Monique Nicolas, du Mouvement Français pour le Planning Familial, défendre le droit des femmes de pouvoir faire un choix, d’ailleurs souvent difficile.

Les intervenantes procèdent à un petit rappel des évolutions concernant les droits des femmes : en 1967 est votée la loi d’accès à la contraception. « On ne s’en rend pas compte aujourd’hui, mais ce fut une révolution » souligne Hélène Cesbron. « Cette loi a permis de détacher le rapport sexuel de la reproduction » indique-t-elle. Puis, 1975 et la loi Simone Veil dépénalisant l’avortement, ont donné la possibilité aux femmes non seulement de choisir leur grossesse mais surtout « de mettre un terme à la pratique des avortements clandestins qui faisaient courir des risques énormes aux femmes : septicémie, hémorragies… » ajoute le médecin. Enfin, la loi Aubry de 2001 qui allonge les délais et annule l’entretien pré-avortement avec un psychologue jusque là obligatoire.

« Et les hommes ? »
Dans l’auditoire, beaucoup de femmes. Pourtant, un jeune homme se lève. « Et les hommes dans tout ça ? Comment faire valoir sa parole dans un moment si particulier ? » interroge-t-il. La réponse est simple. « C’est à votre génération de faire évoluer les mentalités sur ce point là » répond Monique Nicolas. Hélène Cesbron voit cependant de plus en plus d’hommes participer aux consultations. Jusque là relégués aux salles d’attentes, les hommes sont maintenant un soutien pour leurs compagnes et leur point de vue est pris en compte.

Championnes de la fécondité, les femmes françaises, qui sont parmi les plus « contraceptées », procèdent malgré tout à 200 000 avortements par an. Ce que l’on nomme le « paradoxe Français », montre bien que les femmes choisissent vraiment le moment de leur grossesse. Une avancée notoire. Mais avec 28 millions de femmes en âge de procréer, la proportion d’avortement est finalement faible.

Photo : aqui.fr

Audrey Chabal




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