Rappel des faits. Ce Franco-Marocain âgé de 72 ans, officier supérieur de l’armée de l’air marocaine à la retraite, est aujourd’hui emprisonné, tenu à l’isolement dans une cellule où il ne dispose ni d’un matelas pour dormir, ni du nécessaire pour s’alimenter dans des conditions décentes. Comment en est-on arrivé là ? « Il a commis le « crime » d’en appeler respectueusement à la clémence du pouvoir à l’égard de ses anciens pilotes, dont l’appareil fut abattu par le Front Polisario voici une trentaine d’années et qui ont été traités en parias à leur retour au Maroc », explique Pierre Sadran. Il appelait, pour ceux dont il avait été le chef (et dont la seule « faute » était de rentrer au pays après avoir subi plusieurs années d’emprisonnement dans le camp de Tindouf), à un traitement les rétablissant dans leurs droits et leur dignité de militaires à la retraite.
Un règlement de comptes tardif
C’est ce réflexe de justice élémentaire et ce devoir moral qu’il s’imposait à lui-même qui lui ont valu d’être arrêté brutalement, et « jugé » plus qu’expéditivement par la « justice » militaire marocaine dans un procès sans considération ni respect pour les droits de la défense, en novembre 2008. « Tout montre qu’il a été victime d’un règlement de comptes tardif de la part de certains généraux influents qui ont saisi cette occasion de lui faire payer, durement, son franc-parler », estime le professeur de l’Institut d’études politiques de Bordeaux.
La famille s’inquiète de son état de santé
Kaddour Terhzaz est maintenant détenu à la prison de Salé à Rabat depuis plus d’un an, le 9 novembre 2008 exactement. « Un an, déjà, qu’il a été arrêté à son domicile ; un an, déjà, que nous nous battons pour sa libération ; un an, déjà, que nous ne comprenons pas cet acharnement à garder en prison un homme innocent ; un an que nous clamons la vérité ! », crient, de désespoir, sa femme et ses quatre enfants, qui mettent en avant ses problèmes cardiaques. « Que fait la France pour soutenir celui qui a sa nationalité et qu’elle a décoré de la Légion d’honneur ? », s’interroge Pierre Sadran. « C’est pourquoi j’en appelle à nos élus, et à tous ceux qui se reconnaissent dans la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité », conclut-il.
Nicolas César
Pour signer la pétition de soutien : www. sauver-kaddour-terhzaz.org