« Mon grand ancêtre… gouverneur militaire de la Nouvelle France » – les Franco-québecois à la quête de leurs origines


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/05/2008 PAR Piotr Czarzasty

Cette rencontre a gagné une dimension tout-à-fait singulière, grâce au 400ème anniversaire de la fondation du Québec dont les festivités ont bel et bien démarré le 16 mai avec l’arrivée du premier ministre québecois, Jean Charest, à Bordeaux. C’est donc en 1608, le 3 juillet, que Samuel de Champlin fonde la Nouvelle France. Il semblerait qu’à l’origine, suivant le souhait d’Henri IV, Québec devait devenir une terre de prédilection pour les familles huguenotes de protestants français, qui fuyaient la persécution dans l’Hexagone. Cédée ensuite aux Anglais en 1763, en échange des îles de la Martinique et de la Guadeloupe, l’ancienne « Nouvelle France » tombe quelque peu dans l’oubli, jusqu’au fameux « Vive le Québec libre! » du général De Gaulle en 1967 à Montréal. L’enthousiasme qui s’en est suivi des deux côtés de l’Atlantique, a donné naissance au plus vieux jumelage en France entre les villes de Bordeaux et Québec, ainsi qu’à la création de l’association France-Québec d’un côté et Québec-France de l’autre.

« Réveiller la mémoire des Français »
Mais ce 400ème anniversaire a bien failli passer inaperçu. Une première inquiétude fut suscitée par l’absence de quelconques festivités en 2004 en France, à l’occasion d’un autre 400ème anniversaire, celui de la fondation de l’Acadie à Port Royal. « On s’est dit que cela ne peut pas se passer comme ça avec Québec. » souligne William Biard de l’association France-Québec « Il faut réveiller la mémoire des Français. » Ceci étant d’autant plus important que comme le remarque M Biard « Nous sommes, à vrai dire, le même peuple. »

Difficile de prétendre le contraire, lorsque l’on constate que les quelques 7 millions de Québecois sont les descendants de 10 500 Français. Le décalage entre les deux nombres laisse cependant un peu perplexe « Que voulez-vous ? A l’époque, les couples faisaient même une vingtaine d’enfants. » affirme M Biard « Ce sont des données confirmées, retracées par les généalogistes. » Contrairement encore, à ce que l’on pourrait croire, ce ne furent ni les Normands ni les Basques qui comptaient parmi les plus nombreux pionniers du peuple québecois. « Ceux là c’était des marins et des soldats, donc ils étaient habitués aux grandes traversées ; mais les autres, une fois le voyage terminé, n’étaient pas prêts de le refaire en sens inverse, tellement le trajet était long et épouvantable. » rappelle M Biard.

Les célèbres ancêtres
On comptera donc parmi ces pionniers, des courageux venant de Gascogne, du Béarn, de Charente, de Vendée ou de Champagne. Mais l’histoire des célèbres ancêtres de M de Courcelles et Mme de Boissel, est celle de soldats. Daniel de Rémy de Courcelles par exemple, fut le premier gouverneur militaire de la Nouvelle France, de 1665 à 1673. Il pacifia le Canada pendant cette période, en arrivant jusqu’à Ontario, pour permettre une meilleure implantation des colons français. Il semblait cependant assez respectueux des Indiens « Il était le premier à pendre haut et court deux colons pour avoir tué des Indiens » rappelle M Biard. L’ancêtre deBordeaux - Quebec Christianne Granger de Boissel fut non moins célèbre pour ses exploits militaires. Né en 1661 à Villemarie (Montréal), Pierre Le Moyne d’Iberville devint un héros national grâce à ses victoires contre les Anglais à Terre-Neuve et à la Baie d’Hudson. Fondateur de la Louisianne en 1699, il est aussi célébré à Mobile où chaque année est organisée la reconstitution de son arrivée dans la ville.

Ce Québec qui ne laisse pas indifférent
Pour Christianne Granger de Boissel et Pierre-Edouard de Courcelles, ce sont maintenant plutôt des anecdotes de famille, qu’un sentiment de liens particuliers avec le Québec. M. de Courcelles n’est encore jamais allé au Québec par exemple et Mme de Boissel a appris sur son ancêtre il y a deux ans seulement, et ce, grâce à l’intérêt qu’y a porté son fils. « Je ne me sens pas québecois, mais c’est quelque chose qui me parle, j’y pense souvent. » remarque M de Courcelles. « Je suis allé une fois au Québec, en 1953, avant de traverser les Etats-Unis en scooter avec mon mari. » raconte Mme de Boissel « C’était assez drôle de découvrir du jour au lendemain que j’étais passée par la pays de mon ancêtre. »

Et la fête continue
« A travers des rencontres comme celle-ci, on veut retracer les itinéraires des pionniers du peuple québecois, pour lui faire découvrir une partie de son histoire. » explique M Biard. Cette initiative s’inscrit dans un programme très riche d’animations et d’événements liés aux 400 ans du Québec. Le samedi 17 mai notamment, le voilier Bélem partira de Bordeaux, avec, à son bord, 400 lettres d’écoliers bordelais destinés à leurs camarades québecois. Son arrivée à Québec est prévue un jour avant l’anniversaire, le 2 juillet. L’association France-Québec invite à participer à ces nombreux événements, dont plusieurs sont à retenir comme « Déguisez-vous XVIIIème » ou les héritages de « l’Indien généreux ».

Photo aqui: William Biard aux côtés de Mme de Boissel et de M.de Courcelles.

Piotr Czarzasty

Pour plus de renseignements :
05 5644 75 40 – w.biard@sudouest.com

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle !
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles