Nouvelle-Aquitaine : le sport pour mieux se porter


Yoan Denéchau
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/04/2019 PAR Yoan DENECHAU

La pratique sportive plus que jamais au service de la santé ! Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, l’Agence Régionale de Santé et la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) ont dévoilé ce mardi leur stratégie 2019-2024 « Sport, Santé, Bien-être ». Cette dernière marque la fin de la transition dans laquelle sont engagées les trois institutions depuis la réforme territoriale, et signe ainsi le début d’une action coordonnée à destination de tous les néo-aquitains. Cette stratégie fait suite à l’engagement pris par le gouvernement précédent, à travers notamment l’instruction ministérielle du 3 mars 2017, et le décret de décembre 2016, relatifs aux enjeux et conditions de prescriptions d’activités physiques et sportives pour des personnes atteintes de maladies chroniques.

Des besoins grandissants dans un territoire vaste et disparate

L’élaboration de la stratégie s’appuie sur une étude éditée par l’Observatoire Régional de Santé en 2018. Ce dernier annonce que 30 % des néo-aquitains âgés de 18 à 75 ans ont un faible niveau de pratique d’activité physique (20 minutes par jour), le tout avec un niveau de sédentarité élevé (4h minimum par jour assis ou allongé). La part de la population néo-aquitaine en surpoids ou souffrant d’obésité est également mise en lumière par l’enquête. En effet, sur l’ensemble du territoire, plus de 32 % de la population est en surpoids, et près de 15 % des néo-aquitains souffrent d’obésité. Pour Michel Laforcade, directeur général de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, « le sport est un formidable facteur de prévention en matière de santé, notamment contre le surpoids et l’obésité ». La prévention est d’ailleurs un des quatre grands axes de la stratégie régionale Sport, Santé Bien-être. Les autres axes sont la promotion de l’activité physique et la lutte contre la sédentarité, la prescription de l’activité physique et sportive, mais aussi tout un volet dédié à la communication, l’innovation et la recherche.

« Nous laissons plus de place à la santé dans notre stratégie »

Patrick Bahegne, directeur régional de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale, « salue le travail mené par les trois institutions depuis plusieurs années pour élaborer cette stratégie ». Avant de rappeler que le « sport-santé » est une priorité ministérielle depuis des années, dans le cadre du développement d’une activité physique régulière mais aussi de l’utilisation du sport comme outil de prévention. Si le représentant du Ministère des Sports concède que « la précédente stratégie régionale [2013-2018] favorisait plutôt le développement de la pratique, à travers notamment l’accompagnement d’associations et la formation d’animateurs », il insiste sur la place de plus en plus importante de la santé dans ce programme. « Nous nous concentrons encore plus que les années précédentes sur la thématique de la santé, afin d’outiller tous les acteurs du secteur pour cet enjeu de santé publique ».

Un nouveau dispositif à l’automne

D’après Michel Laforcade, « une telle stratégie est nécessaire lorsque nous constatons que le sport devient de plus en plus un facteur de santé ». Selon le directeur de l’ARS, plusieurs bonnes nouvelles sont arrivées en matière de sport-santé : le sport sur ordonnance en remplacement des médicaments est de plus en plus préconisé. La stratégie « Sport, Santé, Bien-être » prévoit d’ailleurs la création du dispositif « PEPS » (Prescriptions d’Exercices Physiques pour la Santé) à partir de septembre 2019, fruit d’une collaboration entre collectivités locales, mouvement sportif et acteurs de la santé. « PEPS » met des outils de prescription à disposition des médecins, allant d’un répertoire des structures associatives reconnues au carnet de suivi du patient. Deux autres points positifs sont à souligner pour Michel Laforcade. « De plus en plus de clubs omnisports promeuvent le sport pour tous et ouvrent par exemple des sections handisport. Au niveau des séniors, les résidents d’EHPAD n’ont jamais autant pratiqué d’activités physiques et sportives ».

Au chapitre contre-performances, le directeur général de l’ARS ne mâche pas ses mots. « Nous avons en France un système de soins parmi les plus performants au monde, en revanche nous avons un système de santé un peu plus médiocre. Dès qu’il s’agit de trouver les vertus de la prévention, de la promotion de la santé, notre système est moins performant, fasciné qu’il est par le monde du curatif, considéré plus « noble »». D’après Michel Laforcade, le rapport entre sport de haut niveau et santé est également préoccupant. « Nous sommes incapables collectivement de nous interroger sur la pratique de haut niveau. Il est important pour nous de réfléchir aux « vertus » du sport de haut niveau sur la santé. Si la vision de l’esprit sain dans un corps sain est invoquée, la pratique à haut niveau peut avoir de lourdes conséquences sur le corps ». Autant de sujets sur lesquels la stratégie régionale « Sport, Santé, Bien-être » 2019-2024 doit s’étendre, avant l’échéance olympique de Paris 2024.

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