Nouvelle-Aquitaine : un été « meilleur que prévu » pour les TER


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 21/09/2020 PAR Romain Béteille

Ce lundi 21 septembre, la Région Nouvelle-Aquitaine et la SNCF ont communiqué les premiers chiffres des résultats estivaux du réseau des TER, qui se sont engagés dès le début de l’été dans une vaste opération de séduction et de refonte de l’offre pour remplir les trains et faire grimper le nombre d’abonnés. Ces fameux premiers résultats, globalement, sont plutôt positifs si l’on en croit les déclarations conjointes de Renaud Lagrave, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge des transports et d’Hervé Lefèvre, directeur régional de l’offre TER Nouvelle-Aquitaine à la SNCF. À tel point que les résultats de trafics observés sont jugés « meilleurs que les projections », qui étaient à 15% du niveau de 2019 « pour les voyageurs occasionnels en mai » et 50 en juin. « Dès juin, les voyageurs sont revenus vers le billet petit prix au rythme d’avant crise » et à 75% du trafic 2019 sur le plein tarif.

L’été… et après ?

54 000 « pass escapade » (nouveau tarif adapté aux courts séjours) ont été vendus dont 4700 pour des enfants de moins de douze ans, pour qui le pass était gratuit. 85% de ces ventes sont représentées par des pass d’une journée, les 15% restants sur deux jours. L’abonnement dédié aux jeunes a séduit 6000 voyageurs (soit la moitié du « score » de la région Grand Est). Ce dernier permettait aux jeunes (pour 29 euros) de circuler en TER sur toute la France pendant un mois (hors Île-de-France). Toutes formules confondues (annuel, hebdomadaire et mensuel), le pass abonnés pour les moins de 28 ans a été vendu à 9000 exemplaires depuis le début de son lancement le 1er juillet. Enfin, l’offre dédiée aux bacheliers (billet spécifique à un euro valable un jour sur une destination au choix) a bénéficié à seulement 600 jeunes, « pas le même engouement que les autres années, probablement en lien avec la crise sanitaire et le fait que le Bac ne se soit pas déroulé comme les autres années ». 

D’autres tarifs spéciaux sont à venir. À l’occasion de la semaine des transports publics (du 16 au 22 septembre), la SNCF propose un nouveau tarif pendant un mois. Au même prix que le billet jeunes (de 4 à 19,5 euros en fonction de la distance parcourue), il est cette fois ouvert à tous sans condition d’âge, jusqu’au 18 octobre. De futures offres arriveront également en novembre. Pour les détenteurs de la « carte + » (âgés de 28 ans et plus), 50% de réduction sont prévus sur tout le mois de novembre sept jours sur sept, un pourcentage qui n’était pour l’instant réservé qu’aux week-ends. Le pass abonné mensuel (le moins pris) est demi-tarif du 1er au 30 novembre. Pour surfer sur les rails du « Black Friday », la SNCF propose un « Green Friday » le 27 novembre avec 1000 billets à 5 euros (avec 63 000 voyageurs par jour, il faudra se dépêcher). Enfin, l’entreprise publique mise sur le parrainage pour le pass dédié aux moins de 28 ans, avec un abonnement à moitié prix pour le « parrain » et le « filleul » si les deux souscrivent du 1er octobre au 10 novembre.

Au chevet des télétravailleurs

Si l’on peut noter que le service d’embarquement des vélos dans des rames privatisées a opéré un bon notable sur la ligne reliant Bordeaux à Hendaye (+40% soit 2250 vélos), c’est surtout vers la rentrée que les regards des usagers du train et de la collectivité sont désormais tournés. Les premiers chiffres l’assurent : « au 1er septembre, 92% des abonnés annuels TER de l’année passée » ont repris leur abonnement, 80% pour les abonnements hebdomadaires. En revanche, un relatif flou demeure à l’égard des abonnés mensuels. « On ressent encore des hésitations », affirme le responsable SNCF.

À tel point que la Nouvelle-Aquitaine affirme réfléchir à une adaptation de l’abonnement mensuel à destination des usagers en télétravail, à l’image de ce qu’a annoncé la région Sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur) fin août. Rappelons que nationalement, SNCF Voyageurs affichait récemment plus de vingt millions de voyageurs entre juillet et août contre 25 millions en 2019, avec une rentrée « pleine d’incertitudes » et des questions toujours prégnantes sur les déplacements professionnels, qui représentent 40% du chiffre d’affaires des TGV. Cette nouvelle option pourrait permettre d’avoir plus de visibilité, même s’il faudra patienter encore un peu. « La région Sud dispose déjà d’une billettique pouvant permettre une décrémentation (soustraire au tarif de base les jours de non-utilisation de l’abonnement en raison du télétravail) de voyages à partir d’un abonnement, ce qui n’est pas encore le cas chez nous. On a plusieurs hypothèses de travail mais on se rend compte que les gens qui font du télétravail sont en présentiel deux ou trois jours par semaine et que tout dépend des difficultés de l’épidémie et de la situation des départements concernés. Globalement, il faut qu’on adapte l’abonnement mensuel à ce rythme de travail, ce qui n’est pas encore le cas. Il faut le faire avec un système qui facilite le contrôle et ne favorise pas la fraude. L’idée, c’est de dire aux gens de s’abonner et de payer selon leur usage. Si l’abonnement mensuel n’est revenu qu’à 50% de son niveau d’avant-crise, c’est que ce type de clientèle rechigne à acheter un titre qu’il considère trop cher pour l’usage qu’il en fait », a précisé Hervé Lefèvre. Une offre devrait être présentée d’ici fin 2020.

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