OGM: un report et des « faits scientifiques nouveaux négatifs »


L'attentisme semble arranger tout le monde dans cet interminable feuilleton des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés). L'urgence décrétée dans le chapitre précédent par le gouvernement a cédé la place au temps de la la "réflexion", ou plutôt au t

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Publication PUBLIÉ LE 09/01/2008 PAR Gilbert Garrouty

Tandis que rue de la Banque, José Bové continue des privations alimentaires qui ne lui ont toutefois pas empêché de se rendre rue de Varenne pour rencontrer le ministre de l’Agriculture, le gouvernement a savamment poursuivi un tango argentin et malin qui, après être passé par la phase de l’examen en urgence d’un projet de loi qui ressemble comme deux grains de maïs à celui du gouvernement Villepin, en est venu au report de sa discussion devant l’Assemblée Nationale, puis à sa présentation au Sénat, le 5 février….ce qui ne laissera pas le temps aux députés de l’examiner avant les municipales. Le gréviste de la faim a considèré que ce report et cet attentisme « étaient un premier pas », alors que Jean Bizet, sénateur UMP rapporteur du projet de loi, ainsi que la FNSEA déploraient la reculade.

Clause de sauvegarde?

Mais, reçu dans la journée par Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Lemétayer se félicitait de cette procédure jugeant toutefois nécessaire « d’attendre et voir ». Le président de la FNSEA a remarqué que dans le cas où la France activerait la clause de sauvegarde, « la réponse de Bruxelles serait probablement négative ». Lors de sa conférence de presse, le Chef de l’Etat avait déclaré vouloir faire jouer cette clause de sauvegarde (à propos du Mon 810) « en cas de doute sérieux et jusqu’à ce que la Commission européenne tranche le problème ». Le Comité de Préfiguration de la Haute Autorité d’évaluation des OGM dont la création est prévue dans le projet de loi qui examinait hier le dossier du Mon 810 a précisément estimé qu’il existe à son propos « un doute sérieux » et « des faits scientifiques nouveaux négatifs ». La dissémination du pollen serait constatée sur des distances importantes, ainsi que des effets sur les insectes et lombrics.Le gouvernement pourrait donc s’appuyer sur ce jugement pour invoquer une clause de sauvegarde.

Germinal Peiro: « problème politique »

Cependant le député socialiste de la Dordogne Germinal Peiro considérait hier que le gouvernement a d’ores et déjà, à travers la rédaction du projet de loi, accepté « de fait » la culture du maïs OGM puisque la responsabilité financière des exploitants le cultivant est établie, en matière de dissémination vers les cultures conventionnelles. « Cela renforce ce que je crois, a déclaré à « Aqui!  » Germinal Peiro. C’est-à-dire que le report du calendrier soit tout simplement une manoeuvre qui conduise à l’examen du projet de loi du gouvernement après les municipales, et à l’activation de la culture des OGM en plein champ. Cela, alors que le Parti Socialiste demande un moratoire puisque l’on ne dispose pas de toutes les garanties. En fait, le Président de la République et le gouvernement naviguent à vue sur ce dossier, un coup ils paraissent opposés aux OGM, un coup ils semblent les favoriser. On se trouve devant un vrai problème politique. Ce dossier mérite que l’on y regarde à deux fois. Mais d’une certaine façon, sous la puissance des lobbies, on essaie de forcer la main des producteurs et des consommateurs qui ne veulent pas d’OGM ». Le député de la Dordogne souligne, notamment, le problème qui se pose pour les IGP et les labels. Le PS avait déposé une proposition de loi qui prévoyait l’interdiction des OGM dans ces filières.

Gilbert Garrouty

 

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