Pays basque: Élus et syndicats mobilisés pour le retour des « vols » de Palombes bleues


DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 07/10/2020 PAR Felix Dufour

Dans le cadre du Plan de relance, le gouvernement a annoncé, il y a quelques semaines, le retour de « la Palombe bleue », le train de nuit entre Paris et Hendaye/Tarbes. « Une information que la Région Nouvelle-Aquitaine a accueillie avec grand intérêt, une bonne nouvelle en termes de service rendu au territoire et à ses habitants. »

« Si le gouvernement tient ses engagements sur ce dossier, commente dans un communiqué le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, cela ne pourra qu’être bénéfique aux efforts conséquents déployés par la collectivité régionale en direction des transports du quotidien, et pour répondre aux défis économiques et écologiques. Le gouvernement devra toutefois traiter quelques sujets bien connus d’obsolescence du ferroviaire dans la région Nouvelle-Aquitaine, afin d’éviter l’écueil d’une promesse sans lendemain : il existe des interrogations sérieuses sur le taux de disponibilité du matériel roulant qui, souvent ancien, a besoin d’une profonde rénovation et modernisation ».

En outre, le Conseil régional souligne la nécessité de réaliser des travaux de nuit en vue des indispensables entretiens et modernisation du réseau. « Nous y prenons toute notre part et, notamment, avons participé au financement des Installations permanentes de contre-sens (IPCS) pour un montant de 9,5 millions d’euros sur l’axe Bordeaux-Hendaye, dit encore le communiqué. Ces installations permettent de réaliser des travaux de nuit, et permettent de maintenir des circulations ferroviaires sur une voie ; il convient également de s’assurer que le prolongement jusqu’à Hendaye est bien effectif. »

« La complémentarité des transports du quotidien est essentielle. Le réseau ferroviaire est l’épine dorsale et la solution pour accomplir la transition écologique. C’est pour ces raisons que des élus de la majorité régionale se sont associés à la journée de mardi. »

Un courrier de l’agglo Pays basque au Ministre des transports
Dans un courrier daté du 5 octobre et adressé au Ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, Jean-René Etchegaray et Jean-François Irigoyen, respectivement présidents de la Communauté Pays Basque et du Syndicat des mobilités saluaient aussi la décision de relance du train de nuit la Palombe bleue annoncée le 3 septembre dernier par le Premier ministre:

« C’est une très bonne nouvelle pour les territoires du piémont pyrénéen et le Pays Basque en particulier, écrivent-ils. Ce service, supprimé en 2017, offrait en effet « une desserte essentielle pour les habitants et estivants avec une arrivée à Paris vers 7h du matin et un départ le soir vers 22h. La Palombe bleue répondait également au besoin d’un déplacement aller-retour pour effectuer ses activités sur la journée à Paris, le premier TGV arrivant aujourd’hui à 12 heures à Paris et le dernier quittant la capitale avant 18h. Ce train de la Palombe bleue offre le double avantage d’un voyage durable et de l’économie d’une nuit d’hôtel », ajoutent-ils.

Dans leur courrier, les deux présidents font part de « leur souhait d’une réactivation de la Palombe bleue selon sa desserte initiale avec la remise en service des voitures Lunéa au départ d’Irun (correspondance Renfe, réseau ibérique) via Hendaye et Bayonne et de Tarbes via Pau avec jonction par Dax afin de rejoindre Paris selon les horaires initiaux (départ d’Hendaye à 22heures /arrivée à Paris à 7heures) ».

La Communauté Pays basque et le Syndicat des mobilités avaient rappelé leur attachement à ce train et s’étaient opposés à sa suppression à différentes reprises, notamment, lors d’un autre courrier au ministère des transports le 20 mai 2019

Pour la CGT, un manque de clarté sur la portion Dax-Hendaye

Cette Palombe bleue qui enregistrait jusqu’à 450 voyageurs et un taux de remplissage de 80% a pris bien du plomb dans l’aile, entre changements d’horaires, fonctionnement le seul week-end et avatars en matière d’horaire jusqu’à mourir en 2017.

« La volonté de relance est une bonne nouvelle, mais à y regarder de plus près, en matière de financement, le Pays basque n’y est pas, le financement s’arrête à Tarbes », s’inquiète Julien Delion, délégué cheminots CGT de Bayonne. Qui explique, mardi, la présence, en première ligne, de Laurent Brun, son secrétaire national cheminots, sur le parvis de la gare basque.

Une inquiétude que partage le conseiller régional multicartes bayonnais Mathieu Bergé qui préside entre autres plusieurs comités de lignes TER. Dont celle de Saint-Jean-Pied-de-Port qu’il a défendu bec, ongle avec la bénédiction de son président, Alain Rousset. « L’État doit assumer ses responsabilités comme la Région le fait avec les TER dit-il. Nous attendons des confirmations de l’État. Or à ce jour, la Palombe bleue n’irait pas jusqu’au Pays basque…. »

Tous les voyageurs qui ont accompli un voyage entre Paris et Hendaye, connaissent l’arc formé à Dax : un décrochage de rame dans la gare de la sous-préfecture des Landes avec une direction vers Pau-Tarbes et l’autre qui poursuit vers Hendaye la ville frontalière. C’est l’axe classique de la Palombe bleue originelle qui en a fait aussi son utilité. Autant ne pas bloquer dans Landes un aiguillage vers un Pays basque qui attend, dans la conjoncture actuelle, la résurrection de cette ligne, source d’économies pour l’usager, mais fort utile pour les voisins d’Irun. En cohérence avec une Communauté Pays basque qui œuvre aussi pour le transfrontalier.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles