Petit bilan de santé de la chasse avant l’ouverture


Damien Dupont
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/08/2012 PAR Damien Dupont

Il y a déjà belle lurette que les courriers des fédérations sont arrivés dans les boites aux lettres des chasseurs. Après quatre mois « d’abstinence »,  ceux-ci sont tout heureux de pouvoir valider leur permis pour cette nouvelle saison qu’ils attendent avec impatience. Ils défendent ce qu’ils appellent, un art de vivre ; Ils parlent de cela comme d’une religion qu’ils pratiqueraient de façon presque intime avec la faune et la flore; ils disent détenir les secrets du monde, qu’il ne transmettent que de génération en génération.

La chasse, faut-il le rappeler  fut d’abord une nécessité dans les premiers siècles qui suivirent la naissance de l’espèce humaine, jusqu’à devenir une passion, un loisir, une tradition et… une économie. A elle seule, elle représente en effet une véritable économie ! Une planète,  un peu à part, autour de laquelle une multitude de sociétés sont  en orbite : les commerces de textiles et d’équipements extérieurs, les commerces d’armes à feu et munitions, les élevages de chiens et de gibiers, les domaines de chasse, les industries d’armes à feu, comme l’industrie de Saint-Etienne … Et , là-aussi le plaisir de chasser n’échappe pas aux effets de la crise; il devient de plus en plus cher. C’est une des raisons de la baisse des effectifs, mais est ce simplement une histoire d’argent ? En tout cas le plaisir de la nature fait mal au porte-monnaie des alter égos des forêts.

La chasse en Aquitaine

Plus de 50 ans

La quasi-totalité des chasseurs, aujourd’hui, est âgée de plus de 50 ans ( la moyenne est de 53 ans dans la région et semble rajeunir d’années en années). Mais, pour la plupart les chasseurs ont vingt ans de permis et d’expérience derrière eux; ce sont, le plus souvent, d’anciens ouvriers ou agriculteurs aux maigres pensions.

Et les jeunes ?
Et bien les fédérations en cherchent. En Aquitaine on constate, chaque année, environ 1,5% de chasseurs en moins.
En 2000 il y avait en France 1 457 538, et au début de la saison 2010/2011 ils n’étaient plus que 1 376 764, moins 80 774 chasseurs en dix ans, ou une perte de 6%.

En Gironde, le département toujours en tête pour le nombre de chasseurs en France, il y a encore plus de 48 000 pratiquants, répartis dans 500 Associations Communales de Chasse Agrées.


Quelles sont alors les causes de cette évolution?  Mutation des mentalités et urbanisation sont-elles des facteurs de la baisse du nombre de pratiquants? Une certaine urbanisation, rend l’accès à la chasse plus difficile. Mais, comme nous l’a confirmé Henri Sabarot, président du conseil d’administration de l’ONCFS (1) et président de la fédération départementale des chasseurs en gironde :  « Nous avons, en plus d’observer ce mouvement d’urbanisation de la population, une certaine mutation des mentalités, positives mais aussi négatives ».En effet, aujourd’hui et depuis une dizaine d’années,  la chasse en général, est  mieux vue par la population non pratiquante,  « nous sommes passés d’une vision dangereuse du chasseur à celle, plus réaliste, d’une personne qui respecte et « promeut » la nature ». 

Et ce bien que certains mouvements politiques ne cessent inlassablement de dénigrer la chasse et leurs pratiquants.

La chasse en Aquitaine - Canards

Et les jeunes pourquoi ne sont-ils pas intéressés ?

Est-ce la faute des fédérations ?  Pas sûr. Car elles ne restent pas sans rien faire devant cette désaffection de la chasse; elles prennent des initiatives et mettent, notamment, en place des réductions de cotisations importantes sur les permis pour les jeunes (50%), voire les permis pour un euro symbolique ! Ainsi que d’autres initiatives, le permis en deux jours, ou encore la première année d’un permis, la carte délivrée par les ACCA  (Asociations de Chasse Communales Agrées ) qui est gratuite.

Henri Sabarot, explique cela par le fait que « les jeunes d’aujourd’hui, qui sont de plus en plus urbains, sont assaillis de loisirs, et il ajoute:” d’après nos sondages récents nous relevons que les chasseurs prêts à arrêter la chasse l’expliquent par une occupation professionnelle importante et un manque de territoire de chasse (urbanisation). »  mais l’écueil du prix « représente moins de 20 % des réponses».

Bien sûr les offres dont nous parlons ici sont valables seulement pour la première année.
En effet, par la suite, le budget d’un chasseur que nous qualifierons de  « très raisonnable » pour chasser autour de « chez lui » est d’environ trois cents euros (annuel), en excluant, les munitions, l’arme, le(s) chiens, et tous les besoins qui s’y rapportent. « C’est un loisir et comme tout loisir, il a un prix, la chasse n’est pas plus coûteuse qu’un abonnement aux Girondins de Bordeaux » se défend le président de la fédération.

1.Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

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