35 ans du Club de la Presse de Bordeaux : Pierre Sauvey raconte


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/11/2014 PAR Romain Béteille

@qui! – Parlez nous un peu de cette vente aux enchères. En quoi symbolise-t-elle les 35 ans du Club ?
Pierre Sauvey : D’abord, il faut savoir que c’est une vente aux enchères caritative qui vise à apporter un soutien à Sud-Ouest Solidarité, parce qu’on partage des valeurs communes, mais aussi à soutenir le Club. Cette manifestation s’est décidée lors de notre dernière Assemblée Générale, en mars. Une dizaine de bénévoles du Club en ont assuré l’organisation, dont l’ancienne présidente Marie-Christine Courtioux, des journalistes et des communicants. Une quarantaine de lots seront proposés à la vente, dont certains sont emblématiques pour la presse bordelaise.

« A Bordeaux, le sport et les médias ont joué un rôle important »

On tenait par exemple à rendre hommage à Jean-François Lemoîne (ancien patron de Sud-Ouest), parce qu’il a soutenu notre action dès le départ. On a demandé à sa femme, et elle nous a remis un ballon de rugby signé par les joueurs du CABBG, champions de France en 1991. Les girondins de Bordeaux ont aussi offert un maillot signé, de même que l’UBB. Dans l’Histoire de Bordeaux, le sport et les médias ont toujours joué un rôle très important. Nous avons aussi plusieurs unes d’anciens journaux, des dessins de presse réalisés par de célèbres dessinateurs bordelais comme Iturria, Adrien ou encore Plantu. Les girondins de Bordeaux ont aussi offert leurs maillots signés. L’une de nos plus belles pièces sera sans doute un tableau de JOFO, « Toto lit Sud Ouest », qui apporte aussi à cette vente une dimension plus culturelle. C’est une belle manière de montrer l’évolution de la presse depuis la création du Club. 

@! – En 35 ans d’existence, le Club a lui aussi subi des mutations. Comment a-t-il changé depuis 1979 ?
P. S. – Au départ, il est né grâce à une petite bande de confrères qui se retrouvaient. Les premiers rendez-vous, c’était les pots qu’ils organisaient le mardi soir ! Ils étaient juste un groupe de copains qui essayaient de travailler plus facilement en étant tous ensembles. Aujourd’hui, l’association essaye de plus en plus de se professionnaliser et d’être au service des confrères, qu’ils soient au sein d’une rédaction ou plus isolés comme les pigistes. En 35 ans, le paysage médiatique a profondément changé, cette période a été passionnante, pleine d’évolutions techniques et de naissances de médias. Lorsque j’étais Président dans les années 90, Internet n’existait pas encore, donc le Club communiquait au moyen d’une petite lettre imprimée. Même si le passage au numérique nous est apparu comme une évidence, on continue encore aujourd’hui à développer l’annuaire papier, parce qu’il est encore très utile pour les journalistes qui cherchent des contacts. 

« On est à la croisée des chemins »

« Internet a d’abord rendu le journalisme plus facile, puis il l’a concurrencé, l’a fragilisé mais l’a aussi enrichi. Aujourd’hui, on est face à un paradoxe : l’info n’a jamais été autant consommée, mais les médias n’ont jamais été aussi fragiles économiquement. On est à la croisée des chemins, et prêts à sortir de cette illusion qui donne l’impression que tout le monde peut être journaliste. Parmi les 900 journalistes que compte l’Aquitaine, 150 font partie de nos membres. Il viennent y chercher de l’info, des contacts, du réseau mais aussi du soutien. Les pigistes sont de plus en plus nombreux, et quand ils viennent, ils ont l’impression de travailler comme dans une rédaction, ils se sentent moins isolés. On a changé, et on va continuer à le faire ».  

@! – Comment imaginez vous le journalisme et le Club ces 35 prochaines années, et quels sont ses projets ?
P. S. – Si l’on en croit les oracles et les analystes, dans 35 ans il ne restera quasiment plus de presse papier. Mais on aura toujours besoin d’une presse qui n’informe pas uniquement en immédiat et en 140 caractères. Pour le Club, ces changements passeront par la veille technologique, avec des sessions de formations, une nouvelle version du site internet qui sera mise en ligne en 2015, un nouvel espace de travail partagé, et une participation plus accrue aux rendez-vous d’informations. On veut faire venir plus de professionnels de tous les secteurs pour qu’ils puissent échanger avec les journalistes. Dans ce cadre là, on organise le 7 novembre une rencontre avec Jérémy Ghez, qui dirige la « Nouvelle Revue Géopolitique ». Pour en revenir au journalisme, j’espères que dans 35 ans la communication n’aura pas fini de tuer l’information, et qu’on sera sorti de « l’infobésité ». Il est nécessaire pour tous de prendre du recul sur les choses. C’est ce qui garantira notre crédibilité, malgré cette défiance à notre égard. 

L’info pratique : La vente aux enchères se tiendra à l’IJBA de Bordeaux le 6 novembre à partir de 20 heures. La rencontre avec Jérémy Ghez, quant-à-elle, se tiendra au Café des Tribunes (dans le cadre des Tribunes de la presse) le vendredi 7 novembre à 10 heures. Plus d’infos sur www.club-presse-bordeaux.fr

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