Portrait : Clara Girard, un envol qui brise les préjugés


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/02/2020 PAR Margaux Bonfils

Des yeux marron entourés par des boucles brunes, Clara n’est pas très grande mais sa motivation, elle, c’est tout l’inverse. Avant d’arriver en 1ère année de Bac Pro aéronautique, elle a dû en parcourir du chemin. Depuis l’enfance, elle est passionnée par les avions, « je les regarde depuis ma fenêtre », mais pendant longtemps ce milieu lui semblait inaccessible. « J’étais bonne en lettres et en français, donc pour moi c’était logique de poursuivre à l’université », et dans la mécanique qui l’attire, il y a encore très peu de femmes dans la profession.

Mais l’université et Clara, ce n’est pas le coup de foudre. Après quelques semaines de licence administration économique et sociale, à Bordeaux, Clara lâche. « C’était trop théorique », elle travaille entre-temps, apprend le russe et tente une nouvelle année en sociologie. Rebelote, Clara et la fac, ça ne marche définitivement pas. Elle passe plus de temps à regarder l’actualité aéronautique et observer les vols en temps réel sur Flight Radar, qu’écouter en cours.

L’envol

L’aéronautique commence à lui trotter de plus en plus dans la tête, elle rencontre des pilotes au simulateur de vol de Bordeaux, surpris face à une telle connaissance de l’aéronautique. En février, Clara quitte définitivement les bancs de la fac. Retour à la case départ, son entourage l’encourage à tenter l’aéronautique, mais Clara elle, hésite. « Je ne savais pas par où commencer ». Tout d’abord, Clara veut essayer de piloter et après une heure de vol « magique » à l’aérodrome de Saucats; le pilote lui conseille d’acheter une revue d’aéronautique pour s’informer sur les différentes professions. Le hasard fait bien les choses. Au détour des pages, elle tombe sur l’interview d’une amie d’enfance, étudiante en aéronautique. 2-3 clics sur Facebook plus tard, les deux se retrouvent à discuter autour d’un verre en soirée. Et là, c’est le déclic.

« Tu entres dans un hangar, avec des avions partout »

Direction les Journées Portes-Ouvertes (JPO) de l’Aérocampus, Clara y rencontre le Centre de formation d’apprentis de l’industrie de Bruges, qu’elle intègre. Nouveau défi, trouver une entreprise en alternance pour finaliser son admission en Bac pro Aéronautique option système, son choix se portera sur Dassault. Clara se souvient de son 1er jour avec émotion « tu entres dans un hangar avec des avions partout », bref le rêve. Ce qu’elle aime Clara, c’est la mécanique de l’avion. Elle travaille sur l’assemblage intérieur des équipements et effectue les tests de fonctionnement. Avec 16.5 de moyenne au 1er semestre, Clara s’éclate. « Mais je souhaite toujours faire mieux » assume-t-elle. Elle se surprend elle-même « je pensais que j’allais être nulle en électricité et au final j’ai adoré » et avec 19 de moyenne c’est peu dire ! La relation avec les professeurs, c’est différent, « ils nous parlent comme des professionnels, on se sent plus adultes avec eux » se confie-t-elle.

L’Aéronautique au féminin

À la question de la place des femmes en aéronautique, Clara est encourageante. « Ça augmente », doucement mais sûrement, il y a 5 filles pour une classe de 24, c’est un record. Toutefois, il y a encore des traces dans cet univers, pendant très longtemps, majoritairement masculin. Des détails, comme la petite taille des vestiaires pour femmes, fait un peu à la « va-vite », et l’absence de tenue de travail pour femme. Clara a déjà pu entendre une ou deux remarques sexistes, mais « ils ne se rendent souvent pas comptent que c’est sexiste » c’est surtout de la maladresse. En général l’ambiance est bonne et l’aéronautique s’ouvre avec joie aux femmes.

La mécanique, pour les femmes, « oui c’est possible » assure Clara. « Il faut t’imposer, montrer que tu peux et veux y arriver », c’est la condition sine qua non, pour réussir. Pour l’avenir, Clara reste ouverte, « je verrai selon les opportunités ». En attendant, elle continue son Bac Pro en 2 ans, elle sera présente aux JPO de l’Aérocampus le 14 mars prochain, pour témoigner de son parcours et guider les étudiants. Avec peut-être, une pointe de nostalgie, se remémorant la jeune fille un peu perdue qu’elle était, passant pour la 1ère fois les portes de l’Aérocampus.


Infographie femmes dans l'aéronautique
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