Portrait : Damien Tokatlian, escrimeur handisport depuis 2008


Damien Tokatlian
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2012 PAR Nicolas Laplume

A l’âge de 6 ans, le petit mousquetaire se lance dans l’escrime, porté par la volonté de suivre les traces de la figure paternelle. Ce sport est ensuite devenu une véritable passion pour lui. Il ne l’a plus quitté et vit avec, nuits et jours. « Le fait que l’on soit toujours en apprentissage me plaît beaucoup. On n’est jamais sûr de ce que l’on fait et on se remet en cause à chaque instant ». L’escrime est un sport qui demande une compréhension tactique et technique importante. Il s’oriente rapidement vers son arme favorite, le fleuret. « L’épée et le sabre sont pour moi des armes secondaires pratiquées pour « m’amuser » sans véritable volonté de progresser ». La Fédération Française d’Escrime lui a ensuite demandé de se consacrer pleinement au fleuret dans le but de porter le plus haut possible l’Equipe de France aux Jeux de Londres.

Damien Tokatlian, escrimeur handisport depuis 2008

Damien Tokatlian a un passé d’escrimeur valide. Son cancer osseux, qu’il croyait guéri, le rattrape en 1999. « Les médecins sont formels, plus d’escrime ». Mais il n’abandonne pas pour autant ce sport. Ce n’est que depuis 2008, convaincu par les conseils de Cyril Moré (champion d’escrime handisport) qu’il s’asseoit dans un fauteuil pour tirer et ainsi compléter l’équipe de France Handisport. Il est sans doute l’athlète le mieux placé pour comparer l’escrime pratiquée par les valides et celle pratiquée par les handicapés. « Le fauteuil me procure des sensations que je n’aurai jamais pu imaginer quand j’étais valide ». Il propose d’ailleurs à tous les athlètes valides, de venir tirer face à des athlètes handisports. Le BEC (Bordeaux Etudiants Club) lui offre la chance de pouvoir s’entraîner face à une opposition digne de son niveau. Les escrimeurs du club se prêtent volontiers pour s’entraîner avec Damien, au grand bonheur de tous. « Les gens qui utilisent le fauteuil ne l’appréhendent plus de la même manière qu’avant ». Ce club bordelais lui offre aussi de nombreux avantages financiers. « Sans le BEC, ce serai certainement plus difficile de se qualifier pour les grandes compétitions. »

En 2010, il s’installe définitivement en Gironde, région qui lui offre le cadre de vie idéal pour pratiquer l’escrime. « C’est une belle région et Bordeaux est une belle ville. Au-delà du choix sportif, c’est un choix de cœur ». Un choix qui le pousse à viser haut : être sélectionné aux Jeux Paralympiques de Londres pour remporter la médaille d’or et décrocher une qualification pour les Jeux de Rio en 2016. « Je pense continuer encore quatre ans ». Damien a aussi un petit rêve personnel, celui d’être la première personne à concourir aux Jeux en étant à la fois athlète handisport et arbitre. Un objectif de taille, pour ce petit bonhomme. Plus rien ne l’impressionne. S’il échoue, tant pis, il se servira de ses échecs pour repartir de plus belle. Bien calé dans son fauteuil, le fleuret à la main et le masque sur la tête, il ne pense qu’à une chose : toucher son adversaire pour laisser une trace dans l’histoire de l’escrime. Élégant comme Céladon, agile comme Scaramouche, il vous prévient, qu’à la fin de l’envoi, il touche.

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