Portrait: Pascal Personne, Directeur de l’aéroport Bordeaux-Mérignac : Une réussite dont on parle très loin


DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/11/2010 PAR Solène MÉRIC

Depuis son arrivée en 2004 « suite à une petite annonce parue dans le Monde », Pascal Personne a relevé de nombreux challenges. Le plus visible d’entre eux est d’avoir fait de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac une référence sur l’offre commerciale low cost. Un défi relevé en deux étapes. D’abord, par la mise en place d’un cadre tarifaire adapté « pour inciter les compagnies à venir ouvrir des lignes aériennes à Bordeaux », ensuite en construisant un terminal dédié à ce segment : le fameux « Bordeaux Illico », surnommé Billi, achevé en juin 2010. Deux décisions novatrices qui « rapportent gros » pour l’aéroport. Entre 2004 et 2009 « une vingtaine de nouvelles routes aériennes se sont ouvertes et le nombre de passagers en low cost est passé de 100 000 à 500 000 ! ». Un succès qui va ascendant avec l’ouverture de Billi, puisqu’en seulement quelques mois d’existence, « le trafic a explosé, toutes les lignes ouvertes fonctionnent, avec des taux de remplissage de 75%, pour les plus mauvais chiffres ! » Une réussite dont l’écho fait le tour de la planète. « Nous avons eu des visites par d’autres aéroports : Lyon, Nice, Toulouse mais aussi des aéroports étrangers, d’Asie notamment ». Un succès qui ne devrait pas s’essouffler puisque les prévisions, qui indiquent que le trafic devrait doubler d’ici 4 à 5 ans, font déjà entrevoir au Directeur de nécessaires travaux d’extension du terminal aux alentours de 2016… L’aéroport n’en a donc pas fini avec les grands chantiers, d’autant que l’infrastructure aéroportuaire se rénove peu à peu depuis 2008 : pistes, routes parallèles, balisage lumineux… La prochaine grande étape : la réfection de la piste principale, « très probablement à l’été 2011 ».

« TGV et aéroport sont complémentaires »Une compagnie Low cost, devant le terminal Billi
Mais, pour Pascal Personne, la politique interne à l’aéroport, ne peut être déconnectée de son enjeu territorial. Porte d’entrée sur l’Aquitaine, il est le passage obligé non seulement des touristes mais aussi des professionnels. C’est pourquoi selon lui, il faut encore travailler à son accessibilité par le transport en commun, notamment via une « Bus way » reliant la ligne A du tram à l’aéroport le long de l’avenue Kennedy. En outre, loin de considérer TGV et aéroport comme concurrents, Pascal Personne insiste sur « leur complémentarité au sein du schéma territorial ». Mais qui dit complémentarité, dit inter-modalité entre les deux structures, ce dont Pascal Personne est fortement partisan. « Une étude cofinancée avec la SNCF, montre que créer un fuseau entre l’aéroport et la voie ferrée de ceinture ou la ligne Bordeaux-Arcachon, est de l’ordre du possible ! » s’enthousiasme t-il. Avec un coût estimé entre 50 et 80 M €, ne reste plus « qu’ » à convaincre les collectivités concernées… Mais Pascal Personne est un homme de défi.

« Pour le maintien d’un ancrage public »
Mais l’actualité de l’aéroport c’est aussi le possible retrait de l’Etat dans le capital de la société aéroportuaire qui le gère depuis 2007. Actuellement présent à 60% du capital, au coté de la CCI de Bordeaux (25%) et d’autres collectivités locales (15%), l’Etat a lancé un processus qui pourrait aboutir à la cession de ses parts. Pascal Personne plaide « pour le maintien d’un ancrage public: l’aéroport se doit de rester un outil de développement de la région « . Un point de vue largement soutenu par Michel Sainte-Marie, Maire de Mérignac, qui « propose un « pacte » entre les collectivités locales, la chambre de commerce et d’industrie et un actionnaire de la sphère publique pour se porter candidat à la reprise des parts que l’Etat s’apprête à céder. » Une prise de position qui semble être partagée par les autres acteurs publics locaux, qui à l’instar de la région et de la CUB, ont lancé des d’études sur le rôle, le poids économique et le capital de la société aéroportuaire sur le moyen et long terme… De quoi rassurer Pascal Personne, sans pour autant empêcher les multinationales de commencer à se positionner.

Solène Méric

Crédits photo: Aqui! et APPA

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles