Présentation du « Pacte territoire-santé » en Lot-et-Garonne


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/01/2013 PAR Sybille Rousseau

@qui ! : Quels sont les grands axes de ce « Pacte territoire-santé » ?
Michel Laforcade : Tout d’abord, il s’agit de faciliter l’installation des jeunes médecins en partant de leur desiderata. En effet, ces derniers souhaitent de plus en plus exercer de manière collective et non plus individuelle. Aussi, ils ne veulent pas avoir trop souvent de permanence ni de tour de garde. Ils désirent travailler en réseau, en partenariat avec le monde hospitalier. Il s’agit donc de modifier l’exercice de l’art médical et de faire en sorte qu’il corresponde le plus au desiderata des nouvelles générations. Nous avons donc l’intention de multiplier les maisons de santé pluridisciplinaires. 4 ou 5 devraient ouvrir leurs portes en 2013 dans le 47. Généraliser la télémédecine entre l’hôpital, les cabinets médicaux et les maisons de retraite. Favoriser les stages en médecine générale, car nous savons que cette expérience menée en zone rurale est vécue positivement. Multiplier les bourses pour les étudiants en médecine. Enfin, créer des postes de praticiens territoriaux à qui nous garantirons un salaire de 4.600€ net/mois, pendant deux ans au minimum. Bref, ce « Pacte territoire-santé » est composé de 12 engagements. Des engagements qu’il faut appliquer ensemble afin qu’ils portent leurs fruits.

MICHEL LAFORCADE DIRECTEUR DE L'ARS


@! : Des bourses pour les jeunes médecins, des maisons pluridisciplinaires de santé… toutes ces mesures sont déjà mises en place en Lot-et-Garonne, car, depuis quelques années déjà, la CODDEM, le Conseil général, la Préfecture et l’ARS tentent de trouver des solutions pour lutter contre la désertification médicale. Du coup, peut-on dire que le Lot-et-Garonne est précurseur ?
M. L. : Absolument ! Je ne suis directeur de l’ARS Aquitaine que depuis 4 mois, et en arrivant j’ai découvert une politique très coordonnée, très harmonieuse et très partenariale, avec un plan d’ensemble cohérent et bien réfléchi. Ce travail commun entre le Conseil général, l’ARS, la Préfecture et les professionnels de santé est tout à fait exemplaire.


@! : Malgré ces nouvelles mesures mises en place dans le 47 et au vu de la démographie médicale lot-et-garonnaise (41% des médecins généralistes ont plus de 60 ans, pour ne citer qu’eux!), êtes-vous inquiet pour notre département ?
M. L. : Je suis légitimement et prudemment inquiet. Le Lot-et-Garonne n’est pas aussi atteint que d’autres départements de Champagne-Ardenne ou de Picardie. Et nous avons les moyens de faire de la prévention. En plus, quand je vois la mobilisation et les consensus pour mener ces politiques, j’ai vraiment tout lieu d’être rassuré. Mais il faudra de l’énergie et de l’engagement de tous !

@! : le 17 janvier, vous avez présenté aux professionnels de santé de Lot-et-Garonne les modalités de ce « Plan territoire-santé ». Cette réunion avait également pour but de faire remonter au ministère des Affaires sociales et de la Santé des avis et des idées. Que s’est-il dit ?
M. L. : Il y a eu plusieurs propositions très intéressantes, notamment une consistant à dire qu’il faut aussi du côté des décisionnaires nationaux se pencher sur le statut des médecins, leur rémunération et leur convention passée avec l’assurance maladie. Il est indispensable aussi que les choses évoluent pour rendre le métier attractif. En effet, un des problèmes de fond est l’image négative qu’ont certains jeunes étudiants en médecine sortant éventuellement de l’université, sur l’exercice libéral de médecin généraliste notamment en zone rurale. Il est donc urgent de prendre des décisions afin de rendre plus attractive cette profession. Aussi, il faudrait une meilleure articulation entre l’université et les besoins du territoire. Concrètement, que l’université sache quelles sont les zones prioritaires pour envoyer de jeunes stagiaires le plus tôt possible et pourquoi pas ensuite des internes sur le territoire concerné. Également, un meilleur partenariat entre l’hôpital et les médecins libéraux. Un médecin libéral s’installe notamment en sachant qu’il pourra vraiment compter sur l’apport de l’hôpital s’il est en difficulté ou s’il a besoin d’une consultation. Voilà quelques exemples de propositions concrètes que nous allons faire remonter au national.

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