Procès des faucheurs volontaires à Marmande : le procureur requiert des amendes et du sursis


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Publication PUBLIÉ LE 13/10/2010 PAR Nicolas César

« C’est le procès de 86 faucheurs délinquants. Aujourd’hui, je viens réclamer mon dû. On me doit 25.000 euros », a déclaré à la presse Claude Ménara, le propriétaire de la parcelle détruite. A l’audience, ce pionnier du maïs transgénique en Aquitaine, soutenu à Marmande par quelques militants de la FDSEA, s’est dit convaincu que les OGM ne sont pas nocifs et permettent de « produire mieux » et « plus propre ». De leur côté, les anti-OGM refusent la « pollution génétique » que provoquent ces cultures. Une pollution qu’ils jugent irréversible. « Nous avons mis sur la table de nombreux dossiers scientifiques » argue José Bové.  » Les OGM se disséminent : lorsqu’un champ conventionnel est « contaminé », c’est irréversible », prévient l’ancien syndicaliste agricole, déjà condamné pour des fauchages et qui encourt ici 10 ans de prison. L’euro député a dénoncé le « système totalitaire des OGM ». « Si les faucheurs n’avaient pas transgressé la loi, la France serait recouverte d’OGM » a t-il rappelé, pour justifier son action. Depuis janvier 2008, la France a activé la clause de sauvegarde et imposé un moratoire sur la culture de maïs OGM en plein champ. « Mais c’est grâce à notre combat », a fait valoir à la barre le leader altermondialiste.

« Les OGM, un système totalitaire »

José Bové en a aussi profité pour livrer un vrai réquisitoire sur les rouages qui conduisent l’UE à mettre des OGM sur le marché sur la base de rapports scientifiques émis par les multinationales, tel le semencier Monsanto qui commercialise le maïs OGM MON810 saccagé en 2006. Au moment de l’action en 2006, « le débat était bloqué » et les OGM ont été imposés « sans concertation », a expliqué Dominique Plancke, élu Vert du Nord-Pas-de-Calais. Déjà condamné pour des faits de fauchage, il encourt lui aussi 10 ans de prison. Interrogés tout l’après-midi par la présidente Aurore Blum, les autres prévenus ont justifié leur action par leur crainte face à une « pollution génétique » et un « hold-up planétaire sur l’alimentation ». Certains ont aussi mis en avant leur désir « d’alerter l’opinion » par une action de « résistance » et de « désobéissance civile », d’autres reconnaissant que ce type de procès pouvait servir de « tribune » à leur cause et « permettre de faire évoluer la loi ». Le délibéré sera rendu le 16 novembre et sera très attendu aussi bien par les anti-OGM que les pro-OGM.

Nicolas César

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