Procès des reclus de Monflanquin : plongée au coeur des méthodes d’un gourou


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 30/09/2012 PAR Nicolas César

Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est un petit homme frêle de 48 ans au visage aussi émacié qu’impassible qui s’est présenté lundi dernier devant le tribunal correctionnel de Bordeaux à l’ouverture du procès. Pour autant, tout au long de cette première semaine de procès, il s’est révélé très combatif face aux juges, niant avoir escroqué les onze membres de la famille de Védrines entre 2000 et 2009. L’accusé n’a pas hésité même à se présenter comme une victime de la famille de notables. Comment est-il parvenu à avoir une telle emprise ? En fait, c’est l’avocat Vincent David qui a présenté Thierry Tilly à la famille. « Avec le recul, soupire-t-il, je me dis que son seul objectif était de viser une famille riche et de vivre de son capital. Il est brillant, mais utilise ses facultés intellectuelles de façon abjecte : c’est de l’abus de confiance. Au départ, il fait preuve de doigté, puis il place les gens dans une sorte de sujétion », a confié l’avocat mercredi à la barre.

« On vivait dans une paranoïa totale, avec une sorte de pistolet psychologique sur la tempe »L’homme peut aussi sembler mythomane. Au troisième jour de son procès, l’accusé s’est déclaré surdiplômé, agent secret de l’Otan, quasi sportif professionnel… La présidente du tribunal lui a d’ailleurs répondu avec humour : « ne vous inquiétez pas le tribunal se met à votre niveau ». Une présidente, qui s’est montrée souvent agacée par les propos de Thierry Tilly. Jeudi, à la barre, Diane et Amaury de Védrines ont raconté leur quotidien aux règles drastiques, imposées. « C’était lui ensuite qui nous donnait de quoi vivre. Il nous fallait limiter au maximum nos dépenses, car nous ne savions jamais quand Thierry Tilly nous en donnerait à nouveau ». Tous étaient dans un état de terreur et de paralysie. « On vivait dans une paranoïa totale, avec une sorte de pistolet psychologique sur la tempe », analyse Diane. Y a-t-il eu ou non une dérive sectaire dans cette affaire ? Comment l’emprise mentale peut-elle être prise en compte par le Code pénal ? Telles sont les questions auxquelles le tribunal répondra à l’issue de cette deuxième et dernière semaine de procès.

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