Promotion de la santé des jeunes en Aquitaine, la question du rapport à l’autre.


Benoit/Alain Burdin
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/06/2012 PAR Lise Gallitre

Mercredi dernier, le 6 juin, La salle pleinière portait très bien son nom. Peu de places libres en vue tant l’invitation du conseil régional d’Aquitaine à débattre sur la santé des jeunes a motivé et intéressé. Dans l’assemblée, des participants d’horizons divers; représentants de l’Education Nationale (enseignants, principaux, CPE), parents d’élèves, bénévoles d’associations culturelles et sportives… Organisée en collaboration avec l’IREPS (Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé), cette journée se tenait dans le cadre du programme d’éducation et de la santé en direction des jeunes de la Région. Entre discussions, débats et ateliers, la conférence sur les enjeux dans la relation de soi à autrui a placé le propos dans un cadre plus sociologique.

L’adolescence, un entre-deux pour brouiller les pistes
Patrick Pelege, docteur en sociologie et Directeur du Collège Coopératif Rhône-Alpes est intervenu lors de cette journée consacrée à la santé des jeunes avec un exposé en trois points: la distinction entre espace privé et espace public, les notions plus philosophique de l’altérité et de l’altération et enfin, les différentes postures éducatives à adopter. Aujourd’hui, en 2012, le contexte contemporain est tel que l’intimité est bousculée, empêchée. Entre demandes incessantes d’amis sur Facebook, publications de photos et d’images toujours plus personnelles et intrusives, localisations ici ou là avec un tel ou une telle, la question de l’image est omniprésente, agissant comme un anti-jardin secret pour les jeunes d’aujourd’hui. En se créant ainsi, ce qui peut représenter à leurs yeux, un espace personnel et nominatif, ils et elles cherchent une reconnaissance, reconnaissance qui par ailleurs est espérée des « amis » comme des inconnus. Cette génération de l’écran donne ce que P. Pelège appelle la « société pornologique », où l’activité intime se dévoile sans cesse tant les sphères privées et publiques sont décloisonnées. La hantise de la communication, la vraie communication, est alors évidente et le repli sur soi très fréquent. Ce paradoxe entre inflation du narcissisme et refus de communiquer avec l’autre, d’aller vers l’autre, est véritablement un sympôme contemporain. De ce fait, les postures éducatives à adopter sont délicates. Comment réagir face à « nouveau jeune » ? Comment se positionner face à cette question de l’altérité et de la communication chez les jeunes? Pour reprendre une nouvelle fois les mots du sociologue, « il est toujours important de se positionner dans le cadre de son métier, en acceptant les limites entre l’éducatif, le médical et le psycho-social. » Ainsi, en considérant de cette manière l’adolescence comme une réémergence de la douleur comparable à la naissance, P. Pelège nous montre combien l’adolescent est une personne singulière envers qui l’attention et la délicatesse, même si elles différent évidemment de celles accordées aux nourrissons, sont absolument nécessaires.

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