Quelle éducation pour l’avenir ? Une interrogation au coeur de l’Université Hommes-Entreprises


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/08/2010 PAR Joël AUBERT

Ce n’est pas un hasard si Luc Ferry est venu clôturer le bal des interventions : soulignant la différence entre valeurs morales et valeurs spirituelles (religieuses ou laïques), l’ancien ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche a mis l’accent sur le manque de sens de nos sociétés mondialisées, avant d’insister sur une notion chère aux écologistes : « quelle terre allons nous laisser à nos enfants ? Et quels enfants allons nous laisser à notre terre » ?

Des héritiers sans héritages ?
Cet axe de réflexion a régulièrement ponctué le discours des différents intervenants invités par le CECA : pour le sociologue Patrick Lemattre, les jeunes d’aujourd’hui sont « des héritiers sans héritage (…) et l’on observe parallèlement un déficit de l’engagement et une recherche de sens ». Florence Noiville se rappelle pour sa part les injonctions « vous êtes les leaders de demain » qui ont ponctué sa formation à HEC. « Mais qu’est le leader de demain ? C’est quoi être leader ? », demande-t-elle. Regrettant « le formatage »et « l’écrasement de l’imagination » opéré par les grandes écoles, elle invite à « cultiver la flamme d’imagination et de folie ». « On a besoin d’inventer maintenant de nouveaux modèles d’avenir », affirme-t-elle, citant alors l’exemple du prix Nobel d’économie Mohammad Yunus, à l’origine du concept de micro-crédit avec la Grameen Bank.
Une position qui n’est pas sans créer de polémique dans l’auditoire : « est-ce vraiment aux écoles de donner des notions sur la marche du monde, le néo-capitalisme ? Est-ce aux écoles de faire de la politique ? » a-t-on pu entendre dans le public…

Un vaste débat : quels enseignements pour quels savoirs ?

Florence Noiville attend de voir émerger autre chose des écoles que de bons techniciens ; elle souhaite voir des citoyens ancrés dans l’intérêt général. Une préoccupation accentuée par Michel Authier, mathématicien, philosophe et sociologue français, qui estime pour sa part que nous ne sommes plus capables de suivre l’évolution du monde : « nous assistons à une crise de transmission du savoir : les savoirs évoluent vite que le temps qu’il faut pour les acquérir. »
Pour Xavier Pommereau, Médecin psychiatre et directeur du Pôle aquitain de l’adolescent au Centre Abadie du CHU de Bordeaux, nous devons trouver d’autres formes d’apprentissage : « doit-on encore apprendre aux ados les tables de multiplication ? Ne devons nous pas intégrer l’usage des nouvelles technologies pour créer une autre forme d’intelligence ? »

Université Hommes-Entreprises - Michel AuthierDes Ressources Humaines aux Richesses Humaines
Quelles solutions envisager dans ces conditions ? « Aujourd’hui, la seule chose possible pour suivre le rythme du monde réside dans la collaboration, la coopération et la coopétition, indispensables à la production de valeur sur le plan économique » affirme Michel Authier.
Un positionnement également défendu par Patrick Lemattre : nous devons préserver les liens entre la génération des baby-boomers et la génération Y, tisser des liens riches de sens entre les différents logiciels culturels qui co-existent actuellement. A l’image du travail effectué par l’explorateur Stéphane Lévin par exemple, dont le projet « voyageurs des sciences » apprend aux jeunes le respect des autres, de soi, le dépassement de soi et la cohésion, etc.
Autant d’apprentissages qui font appel à l’humilité, l’honnêteté, l’exemplarité, le respect, l’estime, la tolérance et le partage. Autant de valeurs qui composent aussi, naturellement, l’école de la vie..

Anne-Sophie Novel

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