Relation entraîneur/entraîné(e) – à la recherche du bon équilibre


Anaël Barrière
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/04/2010 PAR Piotr Czarzasty

En ce qui concerne précisément les intervenants, il ne s’agissait pas de n’importe qui, avec la présence des personnalités telles qu’Isabelle Demongeot, championne de France de tennis en 1989, ancienne entraîneuse d’Amélie Mauresmo, et auteur du très controversé « Service violé » ; Jean Sébastien Lopez, entraîneur de l’équipe de hand féminin de Bègles ; Stéphanie Cano, ancienne capitaine de l’équipe de France de hand ou encore Pierre-Marie Lincheneau, ancien nageur, entraîneur de l’équipe de waterpolo masculin de Saint Bruno Bordeaux de 1982 à 1998, aujourd’hui psychologue-clinicien.

« Service violé »
Animé par Serge Simon, champion de France de rugby en 1991, le débat a commencé assez fort avec le rappel du sort tragique de Isabelle Demongeot, victime, pendant neuf ans, de viols récurrents de la part de son entraîneur de tennis ; auxquels est venue s’ajouter une ingérence insupportable de ce dernier dans la vie personnelle de la joueuse. « Il avait une emprise totale sur ma vie pendant neuf ans en me dictant ce qu’il fallait ou ne fallait pas faire, même en dehors du court », raconte Mme Demongeot. « Lorsqu’on vous fait croire en plus que n’êtes qu’un bras et une raquette, et que vous n’avez pas le droit de réfléchir, c’est que quelque chose ne va pas ».

« On gère le technique, mais pas l’humain »
M. Lincheneau précise qu’iassises depl s’agirait en l’occurrence d’une sorte d’« inceste » et d’une relation possessive de l’entraîneur, « dépositaire de plusieurs projets et objectifs » qui sont aussi bien les siens que ceux des parents et de l’entraîné(e). « Mais si l’on assiste à une telle dérive, cela veut dire que tout le système est aussi en cause, puisqu’il a permis d’en arriver là », ajoute-t-il. Jean Sébastien Lopez évoque par ailleurs d’importantes lacunes dans la formation des entraîneurs. « Les aspects techniques, on arrive à les maîtriser, mais le côté humain n’est pas notre point fort », reconnaît-il. « Cela vient tout simplement du fait que les questions qui relèvent de la psychologie sont très peu abordées, voire traitées de manière superficielle. »

Confiance, respect, abstinence
Comment aboutir alors à une relation qui garantirait une meilleure compréhension mutuelle et le « désir d’autonomie » du sportif comme le préconise Stéphanie Cano ? L’« abstinence » serait le mot clé selon M. Lincheneau. « Cette relation doit s’établir dans le respect de l’autre, d’autant plus que l’entraîneur représente aussi un modèle pour le sportif et peut modifier le rapport de ce dernier à différents domaines, tels la loi, l’école, le dopage ». « Le plus important serait d’avoir une relation de confiance, sinon il est difficile d’arriver à quelque chose de constructif », conclut M. Lopez.

Piotr Czarzasty

Photos : Anaël Barrière

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles