Rencontres Nationales du eTourisme : « la transition durable sera aussi majeure que la transition numérique »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/10/2019 PAR Solène MÉRIC

Adoptées en toute fin de session 2018, il s’agissait dès le début des Rencontres 2019, de montrer que les bonnes résolutions affichées dans le Manifeste pour l’environnement n’étaient pas restées lettres mortes. François Perroy (Emotio Tourisme), un des rédacteurs du document, rappelle qu’à ce moment-là, « nous pouvions paraître un peu hors sujet. C’était une première, que nous avons voulu offensive, pour que le secteur s’empare collectivement et individuellement du sujet d’un tourisme en faveur de l’environnement et de la transition écologique ».

Un sujet qui fédère
Un manifeste en réalité pas si « hors sujet » que ça. Depuis un an, « les choses bougent beaucoup », assure Guillaume Cramer, consultant ID Tourisme, co-rédacteur du manifeste, et pas seulement dans la rue. « Nous travaillons sur le sujet du tourisme durable depuis 2011, mais nous constatons que depuis l’an dernier les Offices de Tourisme et les OGD (Organisations de Gestion de Destination) s’engagent beaucoup plus. »
Un engagement que ne dément pas Jean-Luc Boulin, qui depuis son poste de Directeur de la Mona, le réseau des offices de tourisme de la Nouvelle-Aquitaine, observe le même mouvement : « dans les offices de tourisme on sent vraiment une envie de s’engager collectivement. C’est un sujet qui fédère au sein des équipes ; ce n’est pas seulement une question de structure », note-il.

Parmi les exemples repérés par la MONA au niveau national Jean-Baptiste Soubaigné, chargé de mission à la Mona, cite différents axes de travail mis en place. Au sein de l’organisme Vendée Grand Littoral, les collaborateurs s’appliquent à changer leurs usages du quotidien et à le valoriser, au delà des Offices de tourisme. « Il est notamment mis en place un « défi green » par mois, auprès des collaborateurs. Une démarche qui a eu un effet boule de neige sur le territoire avec désormais la participation de campings à ces défis. C’est un exemple d’une animation durable qui se met en place sur le territoire ».

De la mobilisation des équipes à l’évaluation de la démarche
Autre exemple en Nouvelle-Aquitaine, cette fois. Le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, dont l’objectif de développement durable est « par nature » inscrit dans son ADN, cherche quant à lui à provoquer un effet de levier en accompagnant ses prestataires sur cette voie du « green ». Avec la création du « Cercle des imaginaterres », un réseau d’acteurs s’engagent pour « former, fédérer, faire émerger ou encore faciliter les projets durables des prestataires et acteurs du Parcs autour du tourisme durable » décrit le chargé de projet de la MONA. Un accompagnement qui peut être individuel ou collectif à travers l’existence d’un programme proposant différents types d’activités et d’accompagnements.

Autre exemple encore sur le Bassin d’Arcachon où les 8 offices de tourisme ont mené une réflexion commune sur leurs productions éditoriales. Une stratégie d’édition revue et corrigée qui a eu pour conséquence, sur le guide de destination, « une diminution de 50% de son contenu et 40 000 exemplaires en moins d’imprimés »… Et de nombreux autres exemples ont été repérés par la Mona à travers la France: de la mobilisation des équipes en interne à l’évaluation de la performance en terme de durabilité, étape indispensable à la réelle efficacité de la démarche…

Autant de pratiques nouvelles récoltées et documentées par la MONA qui amènent son directeur à penser que « dans les organismes de tourisme la transition durable qui commence sera aussi majeure qu’a été la transition numérique il y a 10 ans. Au côté de la Région Occitanie, nous réfléchissons à savoir comment, après l’animation numérique des territoires, on passera à l’animation durable des territoires. Former et emmener des collaborateurs et l’ensemble des structures à une animation de territoire qui soit sur du tourisme durable, c’est vraiment un des enjeux à venir ! »

Un environnement institutionnel de plus en plus attentif
Des enjeux auxquels le contexte national est lui-même de plus en plus attentif, comme en témoigne Guillaume Cramer. « Un récent rapport de l’Assemblée nationale affirme le tourisme durable comme « axe stratégique majeur du développement du tourisme en France » et une étude réalisée par l’ADEME à la demande du Ministère des affaires étrangères va bientôt sortir sur les préconisations à mettre en oeuvre au niveau national en matière de tourisme durable. »

Autre signe que l’environnement institutionnel prend conscience de l’urgence, la mobilisation nouvelle des Régions. « Certaines ont désormais des prises de position forte qu’on ne voyait pas avant ». Au titre des Régions engagées, auxquelles figure notamment la région Rhône-Alpes, Jean-Luc Boulin n’oublie de citer la Nouvelle-Aquitaine dont « le Schéma régional du développement du tourisme et des loisirs a fait du tourisme durable son thème majeur », souligne-t-il. L’objectif politique régulièrement affirmé étant en effet de faire de la Nouvelle-Aquitaine « la 1ère Région touristique durable ».

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