Reportage – L’après-tempête des artisans, quand le moulin tourne au ralenti à Aurice


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/02/2009 PAR Solène MÉRIC

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la tempête n’a pas fait tourner les ailes du moulin plus vite que d’habitude, au contraire elle a entrainé une cessation d’activité. Et pour cause, les moulins de nos jours fonctionnent à l’électricité… En effet, si Bernard Castets a connu peu de dégâts sur le moulin en lui-même hormis sur la toiture et le bardage, causant un peu d’inquiétude sur la conservation des céréales, c’est un ensemble de problèmes annexes qui entravant son bon fonctionnement ont posé le plus de difficultés : électricité, téléphone, routes, etc…

Une puissance nécessaire de 160 kW
Pour parer à la coupure de courant généralisée qu’a connu le département des Landes, Bernard Castets, installe, dès le lendemain de la tempête son propre groupe électrogène, mais c’était sans compter sur l’acharnement du mauvais sort ; celui-ci tombe en panne 22 heures après sa mise en route… Il se voit alors obligé d’arrêter la production durant 48 heures, le temps de trouver à louer un nouveau groupe électrogène. Or la tâche n’a pas été simple, car « on ne fait pas tourner un moulin comme on éclaire une maison ». En effet, la puissance nécessaire ici est de 160 kW, autant dire la puissance d’une machine capable de rendre l’électricité à tout un quartier. Une semaine plus tard c’est EDF, qui lui fournissait un nouveau groupe électrogène, en attendant la remise en état de la ligne haute tension il y a moins d’une semaine.

« Parer au plus urgent et cumuler le travail au quotidien » groupe électrogène de 160kw permettant au moulin de fonctionner
Cela dit, le travail de meunier, ne consiste pas seulement à fabriquer de la farine. Comme tout entrepreneur « il faut aussi pouvoir se fournir en matière première, prendre des commandes et livrer ses clients ». Là encore les choses ne se sont pas faites dans la facilité, surtout quand les routes sont inaccessibles et la ligne téléphonique coupée, de même que les réseaux du téléphone portable. Il a donc fallu « parer au plus urgent et cumuler le travail au quotidien. C’est un exercice compliqué lorsqu’on est une très petite entreprise. » Refusant de faire subir les conséquences de la tempête sur le pouvoir d’achat de son unique salarié, Bernard l’a fait participer à la remise en état de l’ensemble. « Les premiers jours ont été vraiment difficiles. D’abord on ne sait pas par où commencer. Puis on réalise qu’il faut entretenir l’ultra nécessaire, et petit à petit, on s’adapte, on change les habitudes. » Ce fut notamment le cas pour l’approvisionnement et la livraison aux clients. « La livraison et l’approvisionnement du moulin se font habituellement par camionnage, mais, une fois les routes grossièrement dégagées, c’est en véhicule léger que j’ai dû effectuer mes livraisons, ce qui suppose plusieurs allers-retours, là où en temps normal je n’aurais fait qu’un voyage ».

« L’entraide met du baume au cœur »
Aujourd’hui les choses rentrent petit à petit dans l’ordre. L’électricité et le téléphone sont revenus, et Bernard Castets a pu bénéficier d’une subvention octroyée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Landes, tout comme un certain nombre d’entrepreneurs en difficulté suite à la tempête. Le montant octroyé est de 1500 €, « cela reste bien en dessous des dépenses engagées et des pertes subies mais le geste compte beaucoup. Ce genre d’épisode n’est moralement pas facile à vivre, alors tout geste de solidarité ou d’entraide met du baume au cœur et donne un coup de fouet à la motivation ».

Solène Méric

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