« Je ne sais pas d’endroit plus charmant et plus magnifique que Biarritz … Biarritz est un village tout blanc à toits roux et à contrevents verts posés sur des croupes de gazon et de bruyère dont il suit les ondulations … On se baigne à Biarritz comme à Dieppe comme au Havre comme au Tréport mais avec je ne sais quelle liberté que ce beau ciel inspire et que ce doux climat tolère … Je n’ai qu’une peur ; c’est qu’il devienne à la mode. Déjà l’on y vient de Madrid ; bientôt on y viendra de Paris … Alors, Biarritz, ce village si agreste, si rustique et si honnête encore, sera pris du mauvais appétit de l’argent ». Quand on sait que cette réflexion émane du grand Victor Hugo, on peut penser que les craintes du poète et politique étaient prémonitoire.
Une réflexion qui n’a pas échappé au secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en charge du tourisme. Et qu’il a pris d’une certaine manière à contre-pied lors de la brillante inauguration de la piscine et ses abords en présence de 350 invités. Car si à l’époque de Napoléon III, la station balnéaire de la Côte basque recevait les dignitaires et les rois les plus illustres, il n’était pas a priori prévu qu’elle reçoive un jour, et plus précisément fin août 2019, les sept présidents les plus puissants de la planète à la faveur de ce que l’on appelle G7. Voire G8 si le président Poutine y était convié. Comme le souhaite vivement l’importante communauté russe biarrote qui continue… d’investir dans la région
Quelques piqures de rappel sur l’avenir du Palace
Le G7 était évidemment bien présent en cette soirée estivale pour laquelle le chef du Palais Jean-Marie Gautier avec Christophe Grosjean, l’ancien chef du Grand Hôtel de Saint-Jean-de-Luz avaient is les petits plats dans les grands pour l’inauguration de la nouvelle piscine d’eau de mer, les cabanas rénovées et les 17 000 plants de diverses essences qui ont remarquablement habillé le navire amiral. Des naïades évoluant dans la piscine à l’incontournable choeur Oldarra afin de
rappeler que Biarritz bien basque et éternel… demeure. Point d’orgue d’une première tranche de travaux qui a coûté 7,5 millions. Avant que ne soit entamée la deuxième qui nécessitera une fermeture du palace après le 18 octobre et s’achèvera huit mois plus tard.
« Le président Macron n’a pas mis longtemps avant de choisir Biarritz pour ce sommet, a souligné le secrétaire d’État en présence d’un copieux aréopage de personnalités plolitiques,chefs d’entreprise mais aussi le préfet Payet. « Les regards du monde entier vont se porter sur Biarritz où l’on espère voir des progrès importants pour la diplomatie alors que les relations avec Donald Trump ne sont pas évidentes. »
Or Biarritz a sauvé plus d’un dignitaire et jet-setteur de la noyade entre Grande plage et Miramar… Soyons optimistes!
Cette inauguration en grande pompe était aussi une aubaine pour le maire Michel Veunac bousculé sur l’avenir du 5 étoiles,après l’échec des négociations avec le groupe planétaire Four Seasons, qui en a profité pour faire l’article du « seul palace de la Côte Atlantique, l’un des quatre plus beaux hôtels de bord de mer dans le monde… Et il n’est pas à vendre! ». Mazette! Et d’ajouter la présence deux de personnalités du groupe Hyatt « parmi nous ». Histoire de préciser l’issue, vraisemblablement le 15 août, et la signature d’un accord qui ferait du groupe américain le nouvel opérateur du palace pour le compte gestionnaire la Socomix, c’est-à-dire la Ville de Biarritz.
De futurs gestionnaires souriants et assurément ravis
Il était difficile de rencontrer les deux futurs gestionnaires très discrets de l’Hôtel du Palais parmi les trois cents-cinquante convives. Mais rien ne valent les bons vieux réseaux pour en faire la connaissance. Le lien, c’était l’ancien directeur
légendaire du Palais, Jean-Louis Leimbacher , (notre photo: deuxième à gauche) qui avait quitté Larressore au Pays basque profond, pour répondre, comme son successeur après son départ à la retraite, Jean-Louis Cousty – nouveau directeur du Lutetia à Paris —, à l’invitation de cette inauguration.
Jean-Louis Leimbacher fait partie de ces sous-marins, ces missi dominici qui ont beaucoup apporté à la réputation internationale du Palais. Qui connaît parfaitement le métier pour avoir commencé comme stagiaire réceptionniste au Palais avant d’y revenir directeur et qu’il a hissé au statut de palace. De nombreux groupes et directeurs d’hôtels de luxe n’ont pas oublié de conserver aujourd’hui encore sa carte de visite, et font toujours appel à lui pour de précieux conseils en matière de stratégie. Aussi suffisait-il de se mettre aux basques de l’ancien directeur pour faire la connaissance de Michel Jauslin, président et Morauw, vice président et directeur général France du groupe Hyatt, auquel s’était joint Jean-Pierre Mercadier qui fit aussi partie du groupe Hyatt.
Indiscutablement les futurs « opérateurs » du 5 étoiles étaient détendus, souriants et ravis de cette soirée. Et estampiller le nom du groupe Hyatt pour le prochain G7 mondial n’était pas la moindre des Légion d’honneur. Leur feu d’artifice à Biarritz sera donc bien le 15 août…