Une opération délicate d’environ ¾ d’heure pour l’équipe de l’entreprise Baudin Chateauneuf en charge des travaux. Outre le poids de l’élément de métal qu’il faut treuiller à 48 mètres de haut, il faut gérer avec précision l’enfilement de la pièce entre les deux piles de pont : « Nous avons une marge de manœuvre de 6 cm en tout sur les côtés », explique le chef de chantier, qui a fait mettre quatre hommes en haut des échafaudages pour guider manuellement l’opération. Les autres éléments du tablier seront montés et assemblés dans les prochains mois, par voie maritime. Ils seront fixés par des câbles temporaires, avant de revoir leurs câbles définitifs.
« Le pont transbordeur n’aura plus le même visage que celui que les Charentais-Maritime connaissaient jusqu’à présent », prévient Clarisse Mazoyer représentante de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers (Oppic), un organisme de l’Etat. Le pont a subi de multiples transformation depuis les années 1930 et avait fini par perdre son aspect de 1900, période de sa construction. « Or nous avions suffisamment de documents d’époque pour pouvoir lui rendre son aspect initial ». Premier changement visuel : il va retrouver sa couleur noire d’autrefois, qui servait aussi d’anticorrosion. La peinture a déjà commencé. Les câbles suspendant le tablier du pont ne seront plus les mêmes non plus : « ce sera un mixe entre un système de haubans (avec des câbles en diagonales comme sur le viaduc de Millau) et un de pont suspendu, avec des câbles verticaux, vers la partie centrale du tablier. Le tablier lui-même présentera un treillis moins serré, plus aéré que le précédent.
Coût de l’opération : près de 23 millions d’euros pour l’intégralité des trois ans de chantier, financés par le ministère de la Culture et la direction générale des Patrimoine. « C’est un des chantiers les plus chers opérés en province ces dernière année par le ministère de la Culture », précise Clarisse Mazoyer. Rendez-vous aux journées du patrimoine 2019 pour l’inauguration officielle du pont achevé.