Santé navale va quitter Bordeaux pour être regroupée à Lyon


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Publication PUBLIÉ LE 24/07/2008 PAR Nicolas César

Alain Juppé a appris la nouvelle hier soir de la bouche même du ministre de la défense, Hervé Morin, Santé navale va quitter Bordeaux. « C’est une immense déception. J’ai tout fait avec l’ensemble des responsables politiques locaux pour convaincre le gouvernement que ce n’était pas la bonne solution, mais mes arguments n’ont pas prévalu », a t-il déploré ce matin, lors d’un point presse. Alain Juppé avait demandé à Hervé Morin de regrouper les deux écoles à Bordeaux et non à Lyon. Selon lui, le site bordelais avait la capacité physique à accueillir les deux promotions. « Nous avons une formation de très grande qualité. Santé navale est bien intégrée dans le dispositif de militaire, universitaire bordelais. Le taux de réussite des élèves de Bordeaux est plus élevé que ceux de Lyon », rappelle Alain Juppé. De son côté, Jean-Claude Cuisinier-Raynal, président de l’Amicale des anciens de Santé navale, estime que la formation des médecins de l’armée y perdra en qualité, notamment en raison du savoir-faire bordelais en matière de médecine tropicale. « C’est un grave échec pour notre Université qui perd l’équivalent d’une UFR et se voit réduite à la taille de Dijon. Un long partenariat Ecole-Université est ainsi mis à mal et deux  pôles d’excellence universitaires, en médecine tropicale et parasitaire, sont compromis, ainsi que de nombreux thêmes de recherche et de coopération internationale », ajoute la député PS, Michèle Delaunay.

« C’est une partie de notre patrimoine historique, culturel et universitaire qui s’en va »

Implantée à Bordeaux depuis 1890, Santé Navale a formé de célèbres élèves tels Victor Segalen et s’est forgée une réputation dans le domaine de la médecine en situation extrême. « C’est une partie de notre patrimoine historique, culturel et universitaire qui s’en va », regrette Alain Juppé. « Il faut également déplorer que son engagement, en tant qu’ancien premier Ministre et ancien Ministre du gouvernement en place, n’ait pas permis d’obtenir ce que Jacques Chaban-Delmas avait obtenu il y a 25 ans : conserver à Bordeaux une Ecole présente dans la ville depuis 1890 », rappelle malicieusement Michèle Delaunay.

Une compensation : l’école des officiers de police à Bordeaux ?

Ceci étant, le gouvernement pourrait offrir à Alain Juppé une compensation en délocalisant à Bordeaux l’École nationale supérieure des officiers de police (Ensop). La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé officiellement la délocalisation de l’Ensop actuellement à Cannes-Écluse, près de Paris,  lors du dernier baptême de la promotion, en juin 2007. Les candidatures sont nombreuses : Melun, Roubaix et Strasbourg. La condition requise est que ce soit une grande ville universitaire. Bordeaux semble t-il tient la corde. « J’ai eu l’assurance que si l’école déménage ce sera à Bordeaux », affirme Alain Juppé. L’Ensop forme les officiers de police (lieutenants, capitaines, commandants). La décision du gouvernement devrait être connue en septembre.

Nicolas César


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