Santé publique: l’Aquitaine mauvaise élève sur la vaccination


Rhoda Baer
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/07/2014 PAR Solène MÉRIC

Diphtérie, tétanos et poliomyélite, le trio pas très séduisant… Chacune de ces maladies est mortelle et, en cas de survie, les séquelles peuvent être plus que lourdes, d’un point de vue neurologique par exemple. Seul vaccin obligatoire en France, le «DTP» nécessite des rappels réguliers tout au long de la vie: entre 11 et 13 ans, à 25 ans, à 45 ans et tous les 10 ans à partir de 65 ans… Alors, où en êtes-vous ? Dans la région, le taux de couverture vaccinale avec le « DTP » est très inégal, variant de 84,9% à 91,6% selon le département. A noter que les Landais sont les seuls à dépasser la moyenne nationale qui est de 91,3 %.

La plus contagieuse des maladies infectieusesAutre exemple peu réjouissant, la rougeole. Elle peut entraîner des complications, en particulier chez les adolescents, les adultes et les enfants de moins de un an : otites, pneumonies, encéphalites aiguës, atteintes neurologiques pouvant causer le décès. Entre 2008 et 2012, 750 cas de rougeole ont été déclarés en Aquitaine et 30 % des personnes touchées ont été hospitalisées. Détails d’importance, la rougeole est la plus contagieuse des maladies infectieuses… Et au delà de l’Aquitaine, c’est toute la France qui est mauvaise élève : 50% des cas de rougeole recensés en Europe en 2012, étaient français!
Quant à sa copine la rubéole, si elle passe souvent inaperçue, elle peut se révéler très dangereuse chez la femme enceinte, risquant dans les premiers mois de grossesse d’entraîner des malformations graves du futur bébé. Pourtant, selon les départements, entre 50,9 % et 64,5 % des Aquitains seulement avaient reçu, en 2011, les deux doses du vaccin contre la rougeole (ROR) à 24 mois… La moyenne nationale est de 67,3% de personnes vaccinées. Un chiffre qui reste insuffisant puisqu’il est admis que pour que la maladie disparaisse, il faudrait que 80% de la population soit vaccinée, estime l’ARS.
Autre exemple du retard aquitain: le vaccin contre l’hépatite B, dont le taux de vaccination à 24 mois, variait en 2011 de 54,5 % à 76,3 %. Les bons élèves étant une fois encore les landais qui dépassent la moyenne nationale établie à 74,3%. Si dans neuf cas sur dix, les personnes contaminées ne ressentent aucun symptôme, ce sont tout de même chaque année entre 1300 et 1400 décès qui sont enregistrés en France des suites de cette hépatite. Ce n’est pas un moindre risque au regard d’une piqûre de vaccins…

Remboursés à 65% Pour autant, la campagne que s’apprête à lancer l’ARS ne vise pas à la culpabilisation. En effet, «la plupart du temps, les personnes qui ne sont pas à jour de leurs vaccins l’ignorent. C’est regrettable car sans le savoir, elles se mettent en danger et prennent le risque de contaminer les personnes les plus vulnérables de leur entourage : nouveaux nés, personnes âgées ou fragiles…» estime Michel Laforcade Directeur général de l’ARS.
L’objectif est donc bien ici d’inviter les aquitains à placer dans leurs bonnes résolutions de la rentrée, une visite chez un professionnel de santé (médecin, pharmacien, infirmier, centre de vaccination) avec qui faire le point. Et, en cas de retard sur ses vaccins, l’ARS devance l’argument financier et précise que les vaccins sont remboursés à 65% par la Sécurité sociale, le reste étant pris en charge par les mutuelles, y compris dans les forfaits de base.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles