Selon deux chercheurs bordelais, les cures thermales réduiraient les dépenses de santé


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Publication PUBLIÉ LE 10/07/2009 PAR Nicolas César

La CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) n’a de cesse de poser la question depuis dix ans : « les cures thermales freinent-elles les dépenses de santé ? ». Ses bienfaits thérapeutiques sont régulièrement remis en cause par ses détracteurs. Pas plus tard que cet hiver, en décembre, le député UMP du Bas-Rhin, Yves Bur, avait tenté de proposer le déremboursement de certaines cures. Aujourd’hui, deux chercheurs de l’université Victor-Segalen Bordeaux 2, le professeur Nicolas Moore, directeur du département de pharmacologie, et le docteur Christian Toussaint apportent une réponse précise quant à leur « service médical rendu ». En se basant sur les données de la CNAM, ils ont observé la consommation de médicaments de 1 860 patients six mois avant et après la cure. Ainsi, ils ont découvert que ces derniers diminuent leurs soins et réduisent leurs consultations chez leur médecin généraliste après un passage dans un centre thermal. Tandis que, dans le même temps, 1 860 autres personnes ayant les mêmes pathologies, le même âge, le même sexe, mais n’ayant pas suivi de cures, ont pris davantage de médicaments. La différence est de l’ordre de 25 euros par patient sur six mois. « Cela peut sembler infime, mais au regard des 350 000 curistes en rhumatologie en France, l’économie pourrait être de près de 20 millions d’euros par an », relève Christian Toussaint.

Une consommation de médicaments en baisse après une cure
Par ailleurs, ces deux scientifiques de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ont mené pendant sept ans une étude auprès des médecins généralistes sur 392 patients souffrant d’arthrose au genou. La moitié d’entre eux bénéficiait de cures thermales. L’enquête a abouti aux mêmes conclusions. « C’est la première fois que l’on prouve scientifiquement que les cures thermales sont rentables, jusque là, on en avait juste expliqué les mécanismes », se félicite Christian Toussaint. Afin d’éviter tout procès d’intention, ces chercheurs, qui revendiquent leur indépendance vis à vis des centres thermaux, rappellent que leurs travaux ont été financés majoritairement par le Conseil régional d’Aquitaine et le Conseil général des Landes.

Un soulagement pour les thermes landais
D’ici quelques jours, la CNAM va recevoir leur étude. Pour Jean-Louis Bérot, président des thermes landais, c’est un énorme soulagement, même si la convention de remboursement avec la CNAM vient d’être renouvelée. « Cela nous enlève l’épée de Damoclès que nous avons au dessus de la tête et va nous donner davantage de confiance pour investir à l’avenir ». L’enjeu est de taille. Le secteur qui ne pèse que 0,2% des dépenses de santé en France, représente 120 000 emplois directs et indirects. Les thermes contribuent à développer l’économie locale, notamment les hôtels et les restaurants. « Sans ses thermes, Dax serait une ville morte », avertit Jean-Louis Bérot. Ici, dans la première cité thermale de France, 10 000 emplois en dépendent.

Nicolas César

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