Simon Pagenaud a partagé son trophée avec les Poitevins


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Publication PUBLIÉ LE 09/08/2019 PAR Julien PRIVAT

La place Aristide-Briand à Poitiers se remplit peu à peu, ce jeudi 8 août. 11h30, le public , environ 500 personnes, cherche de l’ombre en attendant la star locale qui brille outre-Atlantique. Simon Pagenaud. Ce nom ne vous parle pas forcément et pourtant, c’est un pilote automobile hors norme. Certes, il ne court par en Formule 1, comme Prost, mais son palmarès est presque aussi remarquable, puisqu’en 2016 il fut le premier français à remporter le championnat d’IndyCar, des monoplaces de courses très en vogue en Amérique du Nord. À 35 ans, le pilote chevronné vient – le 14 juillet dernier – de remporter la mythique course des 500 miles d’Indianapolis. Cela faisait 99 ans qu’un Français n’avait pas gagné cette course. Il est le quatrième après Gaston Chevrolet, Jules Goux, René Thomas, à s’imposer sur l’anneau (c’est comme ça qu’est appelé le circuit à cause de forme ovale). 

Environ 500 personnes sont venues féliciter et applaudir la performance du pilote montmorillonnais Simon Pagenaud à Poitiers ce jeudi 8 août

« De bonnes valeurs »

Sur scène, politiques et proches de Simon Pagenaud. Le Montmorillonais attire les louanges de la part des représentants locaux. « Simon n’oublie pas d’où il vient. C’est un personnage qui me plaît. Je vois quelqu’un qui a de bonnes valeurs. Le département de la Vienne est associé à son histoire et à sa carrière », rappelle Bruno Belin, président du département de la Vienne. En effet, en début de carrière, le pilote automobile avait bénéficié d’une bourse attribuée par le département à des sportifs (le patineur Brian Joubert et le boxeur Mahyar Monshipour). Autre figure qui s’est exprimée, Jean-Hubert Bussac, directeur du circuit du Val de Vienne. « Je pense qu’il serait devenu ce qu’il est même s’il n’était pas passé par le circuit. Il a suffisamment de talent pour cela. » Simon a débuté au volant de kart, avant de passer aux Formules Ford. Jeune déjà il avait un bon coup de volant. « Quand on parle du circuit du Val de Vienne, on y voit Simon. L’hiver dernier, il m’a amené dans une Lotus pour un baptême à ses côtés. C’est un excellent pilote. On n’arrive pas à voir si on va sortir de la piste ou pas, mais finalement il reste toujours dedans. Il repousse les limites de la voiture », poursuit le directeur du circuit.  

Après quelques images d’IndyCar et de sa victoire à Indianapolis, Une victoire sur le fil, après 200 tours de piste à 175 miles de moyenne, qui s’est jouée dans les ultimes tours, Simon Pagenaud s’est livré. Il le dit lui-même, il a réalisé son rêve d’enfant. « À 4 ans, je voulais être pilote automobile. Autour de mes 10 ans, je voulais déjà gagner des courses mythiques  comme Le Mans et bien sûr les 500 miles d’Indianapolis ». Surprise, dissimulé jusqu’alors, le trophée de la victoire des 500 miles, le célèbre Borg-Warner Trophy est sur scène à côté de lui. C’est la première fois que le visage du vainqueur est dévoilé en dehors des Etats-Unis. Une entaille à la règle qui a touché particulièrement le Montmorillonais. « En ce moment, je m’accorde une pause. C’est la première semaine sans course depuis ma victoire à Indianapolis. Je participe également avec mon équipe, Penske Racing, à des courses d’endurance, c’est très prenant. Puis il nous a fallu un peu d’organisation pour transporter ce trophée » dit-il en le pointant du regard. Il est sous étroite surveillance et il y a de quoi. Son prix estimé est tout de même de 3,8 millions de dollars. 

Simon Pagenaud pose à côté du trophée mettant en évidence la bague donnée aux vainqueurs des 500 miles

Son visage sera gravé pour l’éternité sur le trophée. Simon peut être satisfait, il a marqué au fer ou plutôt à l’argent son empreinte. « C’est le seul trophée iconique avec des visages dessus. J’y serai gravé à jamais », sourit-t-il. Cependant, il ne pourra pas conservé ce trophée gigantesque qui mesure tout de même 1 mètre 63 pour 50 kilos. Le Borg-Warner Trophy est gardé au musée de l’Indianapolis Motor Speedway. Il aura tout de même le droit à un trophée souvenir. On le surnomme « Baby Borg », « Je devrais le recevoir en octobre prochain, c’est une reproduction miniature » précise-t-il. En attendant, à son doigt, il arbore fièrement la bague des vainqueurs des 500 miles. 

Les plus mordus d’IndiCar ont remarqué que Simon Pagenaud avait renversé une bouteille de lait à l’arrivée. « C’est une pratique qui remonte à 1936 lorsque Louis Meyer, après 4h30 de course fatigante sur les pavés et avec des roues en bois, avait demandé pour se réhydrater du lait au beurre. Ce n’est franchement pas bon, donc aujourd’hui chaque pilote peut demander le lait qu’il souhaite. Pour moi, c’était du lait entier », ironise-t-il. En tout cas, il a donné un conseil. « On se fixe des rêves et il faut se donner à 100% pour qu’ils se réalisent. Y croire et se donner les moyens, car en se les donnant on peut toujours y arriver. » Le côté compétiteur de Simon Pagenaud ressort dans ses conseils. Le pilote a ensuite fièrement posé à côté de son trophée montrant sa bague. Tout un rituel. Certains ont même posé en photo à côté de cette coupe imposante, mais toujours sous l’oeil de la sécurité qui veille au grain.  

Séance de dédicaces et de selfies pour Simon Pagenaud et ses fans de la première heure

Dédicaces et selfies 

Ensuite Simon Pagenaud a pris un bain de foule, puis a participé à une séance de dédicaces et de selfies. Dans la file d’attente, des gens qui le suivent depuis la première heure. Pour la famille Guérin, c’était une première. Le fils aîné Raphaël suit le championnat de IndyCar depuis cette année et encourage avec ferveur le champion montmorillonais. « Cela fait bizarre de le voir en vrai », explique-t-il tout impressionné. Il est reparti avec sa photo dédicacée et un petit selfie où il pose avec son père et son frère devant le pilote automobile. Il y aussi des férus de sport automobile. Thierry Mesnard, le père, et Louis, son fils, font partie d’un club local AGC 86 (pour Alpine Gordini Club). « La passion pour le sport automobile n’est pas prête à s’éteindre », confirme le fiston. Il a d’ailleurs réalisé ses premiers tours de roue sur le circuit de val de Vienne il y a peu. En espérant peut être réaliser lui aussi ses rêves. « Nous suivons les résultats de Simon Pagenaud sur les réseaux sociaux, confient-ils. On l’avait aperçu une fois. C’est une personne sincère, simple et exceptionnellement  accessible ». 

En fin d’après-midi, Simon Pagenaud prenait la direction de Montmorillon pour fêter avec ses proches sa victoire. Mais il n’oublie pas qu’il lui reste quelques rêves à réaliser. Une victoire au Mans par exemple (il avait échoué de 13 secondes en 2011 en terminant deuxième). Sa soif de victoire n’est pas prête de s’arrêter. Quant au championnat d’IndyCar, il reste encore 4 courses sur les 17 de cette saison. Pour l’instant, il se classe 3e au général et peut encore espérer accrocher le titre. C’est dans son tempérament de compétiteur.

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