Slow Food ou Fast Food : le choix est entre vos dents


Lucy Moreau
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/05/2014 PAR Lucy Moreau

En 1986, le premier Mc Donald Italien ouvre ses portes à Rome. En réaction à ce « fast food » (restauration rapide), Carlo Petrini décide de créer Slow Food (restauration lente). Officiellement lancés en 1989, les conviviums Slow Food se montent partout dans le monde, autour d’une éthique précise : « Bon, propre et juste. » Geneviève Icard, Secrétaire du Convivium Slow Food « Bords de Garonne », explique cette démarche : « bon » pour que cette alimentation fasse du bien à celui qui la consomme, « propre » en luttant pour le respect de la planète, de la biodiversité , et de la santé humaine en favorisant par exemple les circuits courts… et « juste » en proposant des produits accessibles aux consommateurs par leur prix et en permettant la dignité de ceux qui les produisent. 

« On ne sait plus ce qu’il y a dans nos assiettes »Yvon Minvielle, président du convivium, sociologue et vigneron de profession, a ciblé trois raisons pour faire vivre ce débat. Premièrement, prendre conscience que l’alimentation n’est pas une consommation comme les autres, puisqu’elle s’immisce au sein de notre corps. « Aujourd’hui avec la forte présence de l’industrie alimentaire, on ne sait plus ce qu’il y a dans nos assiettes » affirme-t-il. Deuxièmement, faire prendre conscience au consommateur du pouvoir qu’il détient et pour finir, opérer quelques changements dans les habitudes alimentaires de chacun, pour une alimentation plus responsable.

Françoise Herman, Vice–présidente du convivium, a tenu à dire que « même dans le pire, il y avait du moins pire » et qu’à ce propos, récemment, un livre intitulé « Le bon choix pour vos enfants » avait fait irruption dans les librairies, pour permettre aux consommateurs de se retrouver dans les limbes de la nourriture en supermarché. « Même au Mc Donald, des menus pour enfants sont mieux que d’autres… » a-t-elle lancé tout en précisant «  que si cette enseigne pouvait être évitée, alors tant mieux. »

Disco Soupe : à l’assaut du gaspillage alimentaire Être responsable signifie également mettre le holà sur le gaspillage alimentaire. En France, à ce jour, est estimée à un tiers la quantité des aliments jetés, aussi bien au sein des familles, mais aussi dans les grandes enseignes de distribution.  Loïc Mathey, bénévole à Disco Soupe, association luttant contre le gaspillage alimentaire est intervenu au sein du débat pour expliquer son action. « Disco Soupe récupère en grande surface, sur les marchés ou petits commerçants, les fruits et légumes voués à être jetés, à cause d’un mauvais calibrage ou parce qu’ils sont abimés, pour en faire des salades, soupes ou smoothies.» Accessible gratuitement à tous, Disco Soupe tente de « réapprendre au gens à cuisiner, mais aussi créer du lien social à travers la préparation et dégustation des fruits et légumes ».

Redonner vie à des produits oubliésUne autre action du convivium a été présentée par Caterina Castagnet, adhérente Slow Food : venir en aide aux produits oubliés par les temps modernes. En tout, pas moins de 1500 aliments sont actuellement répertoriés dans l’arche du goût Slow Food. Ils proviennent de 83 pays à travers le monde, et 67 produits sont originaires de France. Le but ? Tenter de redonner vie à des denrées ancestrales  pour qu’ils ne deviennent pas sujets à reliques au sein d’un musée. La Rousquille du Vallespir, le cochon Noir de Bigorre, ou encore le piment d’Espelette ont encore (supposément) de beaux jours devant eux !

Dans le livre de Carlo Petrini, une citation a retenu l’attention de Geneviève Icard, secrétaire du convivium : « Le plaisir est démocratique, il n’est pas élitiste, c’est un droit, le droit de manger et ne pas être mangé ».Hier soir, tous ensemble, les adhérents de Slow Food et ceux qui ne le sont pas encore, ont tire-bouchonné quelques divins breuvages, et apprécié divers mets certifié  « bons, propres, justes »… et forts agréables.

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