Un ancien cadre d’une filiale d’EDF se bat pour travailler jusqu’à 65 ans


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Publication PUBLIÉ LE 16/06/2008 PAR Nicolas César

« Je demande simplement à travailler jusqu’à 65 ans, maisla société française m’en empêche. Ce conformisme est dramatique », se désole Jean-Luc Lehocq. Il y a un an, sa société, RTE (Réseau de transport d’électricité), une filiale d’EDF, l’a mis d’office, à la retraite, à 60 ans. Mais, pour ce cadre, ancien conseiller juridique, il n’en est pas question. « Je donnais entière satisfaction à mon employeur. Je me sens bien physiquement. Pourquoi ne pourrais-je pas continuer à travailler ? Nous sommes nombreux dans ce cas », rappelle t-il.

Travailler jusqu’à 65 ans pour financer les études de ses enfants
Pour ce père de famille, c’est aussi une nécessité financière. « J’ai deux enfants de 16 et 18 ans qui veulent faire des études universitaires. Mais, je n’ai pas les moyens de les financer. Depuis que je suis à la retraite, mes revenus ont baissé de moitié », déplore t-il. Symboliquement, à l’heure où le gouvernement envisage d’allonger la durée de cotisation de 40 à 41 ans pour avoir droit à la retraite, Jean-Luc Lehocq a donc décidé de porter plainte aux prud’hommes pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse ». Mais, hier, le conseil des prud’hommes de Bordeaux a rejeté sa demande et l’a condamné aux entiers dépens, à verser la somme de 800 euros à RTE. « Je suis même condamné pour avoir agi », s’insurge t-il. Pour autant, il ne désarme pas. Il a également déposé un recours devant le Conseil d’Etat et se dit confiant. « Juridiquement, c’est imparable. J’ai été mis à la retraite sur la base du décret de 1954, quifixe l’âge limite de mise en retraite des salariés d’EDF et GDF à 60 ans. Or, RTE n’existait pas. La société a été créée en 2001 », explique t-il. Selon Jean-Luc Lehocq, il devient « urgent de faire des efforts pour favoriser l’emploi des séniors en France. Surtout que l’on nous dit que les caisses de retraite sont vides… ». L’élection de Nicolas Sarkozy, qui a fait campagne notamment sur le thème : »travailler plus pour gagner plus », lui avait donné de l’espoir. Il a donc écrit au premier ministre en personne, François Fillon, pour l’interpeller sur le sujet.Sans succès pour l’instant. Pourtant, de son côté, le patronat ne semble pas réticent à cette idée. Laurence Parisot, la patronne du Medef a déclaré hier, qu’il serait souhaitable de repousser l’âge légal de la retraite à 63,5 ans. « C’est le seul scénario qui permette en 2020 de retrouver un équilibre financier », conclut-elle. Ces chiffres sont toutefois à rapprocher du fait qu’actuellement le taux d’emploi des 55-64 ans n’est que de 37,8 % en France.

Nicolas César

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