Un réseau de chaleur le plus important de Nouvelle-Aquitaine pour Grand Poitiers


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/08/2019 PAR Julien PRIVAT

C’est l’été, on en profite pour faire des travaux. C’est le cas sur la rocade de Poitiers, entre les quartiers du Dolmen et la Gibauderie. Le carrefour Rébeillau est pour l’instant coupé.  La cause : l’extension du réseau de chaleur de Grand Poitiers. Enterrés sous la route, ces larges tuyaux transporteront de l’eau à 90° dans le sens aller et de 60 à 70° dans le sens retour. Au total, ce réseau, dont les premiers tronçons remontent à 1967, va passer de 14 à 32 kilomètres. 

Cette extension s’inscrit dans le schéma directeur des énergies voté en 2018 par la communauté urbaine. Il définit l’orientation du territoire Grand Poitiers à travers des objectifs tels que l’économie de 25% d’énergie à l’horizon 2030, la multiplication par trois de la part d’énergies renouvelables, entre autre. « Dans ce cadre, le réseau de chaleur est important. Il nous permet de mutualiser les coûts, limiter la fluctuation des prix d’énergies. On récupère de la chaleur que l’on envoie dans ces tuyaux. Il y a quelque chose de permanent. Ça fonctionne hiver comme été. Cela sécurise également l’approvisionnement en énergie », explique devant le chantier, Francis Chalard, deuxième Adjoint à la mairie de Poitiers, délégué au personnel, aux finances et à l’informatique.  

Plan du réseau de chaleur de Poitiers. Il passera de 14 à 32 kilomètres après les travaux

Le plus grand réseau de chaleur régional

Le réseau va donc s’étendre sur 32 kilomètres. Il a plus que doublé, devenant ainsi le plus grand réseau de chaleur de la région Nouvelle-Aquitaine. Auparavant, il s’articulait autour des quartiers des Couronneries (où le réseau de chaleur urbain est né en 1967), avant de se déployer vers Touffenet et Saint-Éloi (voir carte). Désormais, il va desservir Beaulieu, la Gibauderie, Les Trois-Cités. Les logements individuels ne peuvent pas être alimentés directement par ce réseau, seules les grosses infrastructures en copropriété, les administrations et bâtiments publics sont rattachés à ce réseau. Souvent, les bailleurs sociaux optent pour ce chauffage et ce fournisseur d’eau chaude. C’est le cas d’Ekidom, d’ici peu, sur les Trois-Cités. Du côté des bâtiments publics, le CHU de Poitiers sera d’ici l’été 2020 raccordé au réseau de chaleur. « Nous travaillons depuis plusieurs années sur la réduction du coût de l’énergie et l’utilisation d’énergie renouvelable », confie Pascal Servanton, ingénieur responsable maintenance au CHU de Poitiers. L’hôpital va pouvoir répondre à la forte demande d’eau chaude notamment. « Ce raccordement nous permettra d’utiliser cette énergie-là l’été. Le mix énergétique stable permet des prix intéressants ».

Le 5 juin dernier c'était la pose de la première pierre pour cette chaufferie paille. Elle entrera en fonction début 2021

Un réseau alimenté par trois installations

Le mix énergétique, autrement dit, la répartition des sources d’énergie, sera la suivante sur le réseau de chaleur de Grand Poitiers : 45,6% proviendront d’unité de valorisation énergétique, 9,7% du bois, 13,6% de la paille, 10, 5% de la cogénération et 20,6% du gaz. Quant aux chiffres, ils parlent d’eux-mêmes. « Ce réseau de chaleur produit autant d’énergie que 24 éoliennes ou que 144 hectares de panneaux photovoltaïques », souligne Francis Chalard : et cela grâce à trois installations, une chaufferie dans le quartier des Couronneries, l’Usine d’incinération des déchets de Saint-Éloi, la chaufferie du Dolmen. Cette dernière n’est pas encore en service puisque la première pierre vient d’être posée le 5 juin dernier. Il s’agira d’une chaufferie de paille, qui entrera en service au début de l’année 2021. Elle va porter à 69% la part d’énergie renouvelable du réseau de chaleur. 

Ces investissements (celui de la chaufferie paille du Dolmen et de l’extension du réseau de chaleur) vont coûter 18 millions d’euros subventionnés par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) à hauteur de 3 millions d’euros et du FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) à hauteur de  6,2 millions d’euros. Niveau pollution, chaque année l’équivalent de 23 000 tonnes de rejet de CO2 sera évité grâce à ce réseau de chaleur et à ces installations. Grand Poitiers s’investit dans la transition énergétique en s’offrant le plus grand réseau de chaleur de la région Nouvelle-Aquitaine. 

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