Un salarié de France Télécom s’immole par le feu à Mérignac


Orange-France Télécom
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/04/2011 PAR Nicolas César

Les secours, arrivés sur place vers huit heures du matin, n’ont pu que constater le décès de ce salarié de 57 ans. Il travaillait en tant que « préventeur de sécurité » dans un centre d’appel à l’agence professionnelle de Bordeaux, c’est à dire chargé des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité depuis quelques années. Selon la CGT, ce suicide serait lié aux conditions de travail du salarié.  » Il vivait une mobilité mal acceptée et des témoignages attestent d’une souffrance morale constatée ces dernières semaines », indique Bernard Extremo, délégué CGT des Activités Postales et de Télécommunications de la Gironde. En effet, ce salarié de France Télécom avait dû « quitter son poste en Dordogne en 2000, qui était supprimé, pour venir en Gironde », explique Florence Bordes, déléguée syndicale coordinatrice pour la CFDT sur l’Aquitaine. « Il avait postulé pour ce poste », précise Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange. Elle s’est dit « très choquée par ce drame » et s’est entrenue avec ses collègues cet après-midi. Des cellules psychologiques ont été installées dans les agences de Mérignac et de Bordeaux. Rappelons qu’une vague de suicides au sein du groupe a conduit France Télécom à présenter en septembre dernier un ensemble de mesures visant à améliorer les conditions de travail de ses salariés.

« La page de la crise sociale est loin d’être tournée »
Or, « depuis la crise de 2009 qui avait vu une réaction vive des salariés face à la vague de suicides et malgré la marche arrière de la direction sur les restructurations, les mobilités, les objectifs de production, et d’autre part les accords qui s’en suivirent (…) le manque d’emplois et les objectifs inatteignables exercent toujours une pression au quotidien sur les salariés », déplore la CGT qui demande que « toute la lumière soit faite sur les causes de ce drame ». Fonctionnaire à France Télécom depuis 30 ans, ce salarié a souvent changé de poste. Cette mobilité imposée lui avait fait vendre sa maison; il avait écrit à plusieurs reprises à sa direction et il n’aurait pas eu de réponse. Comme le rappelle Sud-PTT, « cet acte d’immolation d’un employé est révélateur du fait que la page de la crise sociale est loin d’être tournée ». « Laissez nous le temps d’analyser, ce sera fait en toute transparence avec les partenaires sociaux « , lance Bruno Mettling, DRH du groupe. « L’équipe de Stéphane Richard a une grande humilité sur le temps qu’il faudra pour reconstruire le dialogue social », ajoute-t-il. Par ailleurs, il indique qu’une enquête sera diligentée. « Peut-on toujours détecter quelqu’un en période de fébrilité dans une entreprise de 100.000 salariés ? Peut-on être infaillible ? Même quand le nouveau Orange sera là, on ne pourra pas forcément l’éviter », conclut Delphine Ernotte.                                                                                                                         

                                                                                                                   Nicolas César


Crédit photo : Orange-France Télécom

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