Université Hommes-Entreprises et Pierre-Yves Gomez à la recherche du travail perdu


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/08/2014 PAR Solène MÉRIC

Pour l’économiste, également Directeur de l’Institut Français de Gouvernement des Entreprises, ce qu’il désigne comme la «financiarisation des entreprises» est le résultat indirect de la belle ambition d’après-guerre de garantir à chacun un revenu aux plus faiblew et aux plus âgés, déconnectant du même coup travail et revenu. Concrètement le phénomène de la financiarisation des entreprises va se mettre en œuvre aux USA en 1975, avant de s’étendre au reste du monde, avec le vote d’une loi qui autorise la gestion de la rente des retraites par des fonds de pension placés sur les marchés boursiers. Les fonds qui gèrent cette épargne ont ainsi acheté des actions aux entreprises leur promettant du rendement. Des promesses de rendement qui ont été de plus en plus importantes afin qu’elles même puissent continuer à capter les capitaux des fonds de pension leur permettant, pour les plus fortes d’entre elles, d’acheter d’autres entreprises, de développer l’innovation ou encore d’assurer leur croissance à l’international.

Le culte du « reporting »Mais «ces promesses continues de profit ont eu pour conséquence une nécessaire modification des modèles de fonctionnement internes des entreprises», explique Pierre-Yves Gomez. Elles ont en effet, de plus en plus intégré des outils de mesures et de «reporting» en interne pour garantir un profit maximum à toutes les étapes de la production à leurs actionnaires. Une performance financière et un culte du «reporting» qui a eu pour résultat que l’ «on s’est mis à gouverner les entreprises par écrans», isolant les collaborateurs les uns des autres au seul «service du résultats financiers promis aux actionnaires». Bref, dans l’entreprise elle-même le travail disparaît aux yeux des dirigeants, cadres et managers, puisqu’alors seul compte la performance et le rendement.
Un système qui vacille à partir de 2005 date à laquelle l’économie atteint son seuil de productivité maximale: les taux de croissance annoncés ne correspondent plus, et de moins en moins, au taux de croissance réelle engendrant alors la perte de la confiance des actionnaires et en conséquence la crise de 2008.

Rendre visibles les travailleursPour Pierre-Yves Gomez, c’est donc bien «la disparition du travail» dans l’entreprise qui est la cause de cette crise. Pour envisager une sortie de crise, il faut donc selon lui saisir l’opportunité «d’un nouveau système qui valorise le travail autrement que par le seul prisme de la performance». Il faut remettre le concept de travail au cœur de l’entreprise, et, sans pour autant perdre de vue la notion de performance, le rendre visible dans ses dimensions subjective et collective. Autrement dit rendre la reconnaissance de son travail au travailleur tout en lui permettant de le mettre en situation de co-responsabilité et de solidarité avec les autres collaborateurs de l’entreprise.
Rendre visible le travail, c’est donc d’abord «rendre visibles les travailleurs», recentrer les managers sur leurs équipes et non sur des chiffres, et rapprocher le centre de décision du lieu de la création de la valeur. Une entreprise au total «plus humaine», une résolution de sens pour démarrer un nouveau cycle économique.

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