Vacances de printemps décalées : les stations de ski des Pyrénées-Atlantiques attendent de voir


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 09/04/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Même si le sujet fait débat, tous les parents d’élèves n’apprécient pas de voir le troisième trimestre  scolaire être rallongé. Par contre, les stations de ski ont le sourire. Concentrées sur le mois d’avril, les vacances de printemps des trois prochaines saisons ont en effet  été avancées de 7 jours pour éviter aux vacanciers de goûter un peu trop à la « soupe ». C’est-à-dire à une neige qui fond.

La donne change d’un massif à l’autrePour autant, les Pyrénéens gardent la tête froide. Car des nuances s’imposent. « Pour l’ensemble de la profession, c’est plutôt considéré comme une bonne chose. On va toutefois profiter de cette mesure de manière distincte selon les massifs » nuance Laurent Dourrieu, le directeur de l’Etablissement public des stations d’altitude (EPSA).

« Pour ceux, comme les Alpes du Nord, qui ouvrent jusqu’aux vacances de Pâques, c’est bien. Pour les Pyrénées, qui ont pris l’habitude de fermer à la mi-avril, c’est différent. Ici, chaque année, on s’interroge sur la possibilité de rester ouvert ou pas. En fait, il n’y a pas de règle ».

En fonction de la manière dont la zone A (Bordeaux), mais aussi la B qui inclut les régions de l’Ouest, seront placées en première ou en seconde position, le nouveau calendrier sera plus ou moins favorable à des stations comme La Pierre et Gourette, explique-t-il en effet.

Le ski ou la mer ? « Après, il y a la question du ski de printemps, dont la pratique a tendance à diminuer. Jusqu’à présent, c’était beaucoup lié aux périodes de vacances. Cela dit, notre clientèle a tendance à préférer le littoral à partir de la mi-avril. Alors que Paris et le bassin lyonnais maintiennent leur niveau de fréquentation du ski à cette période. Notre marché à nous est atlantique. Il risque donc de ne pas être tout à fait au rendez-vous ».

C’est aussi ce qu’explique  Brigitte Caillau, la gérante de l’hôtel l’Amoulat à Gourette, avec la franchise de ton qui la caractérise . Habituée à fermer dès le mois de mars, elle reste persuadée que « les clients sont demandeurs de neige en novembre, pas en avril. Cela dit, tout est possible. Car Gourette se trouve à deux heures de la mer. Les gens peuvent donc aller skier le matin, puis se rendre à Biarritz l’après-midi. On verra bien ce que ce décalage de date aura comme effet. Je vous dirai cela l’année prochaine. Mais je suis sceptique » confie-t-elle.

 Dans la foulée,  une flèche est décochée vers le nouveau découpage des régions. « Quand les Charentes étaient dans une autre zone, cela faisait deux semaines de vacances distinctes. Maintenant, cela en fera une seule. Notre département aurait dû être rattaché au Midi-Pyrénées. Mais, que voulez-vous ? Nos élites ont bac plus 15. Elles réfléchissent mieux que nous ! »

Artouste : plutôt Noël et févrierA quelques kilomètres de là, l’habitude consistant à se concentrer sur le mois de février, gros pourvoyeur de vacanciers, ainsi que sur la période de Noël « qui a tendance à se renforcer »,  est confirmée par Corinne Crabé, la directrice de l’Office de tourisme de Laruns. Ici, les regards se tournent plutôt vers la station d’Artouste, en haute vallée d’Ossau. « Et nous sommes un peu en décalage par rapport à cette problématique des vacances de printemps. »

Largement consacrée au ski de pleine nature et au free-ride, Artouste ferme en effet beaucoup plus tôt, à la mi-mars. « A partir de la fin mars, début avril, les gens ne sont plus dans l’hiver. Dès qu’il a tendance à faire beau, ils ont plutôt tendance à aller vers la mer. Il faut également tenir compte du fait que la neige se transforme très vite quand il fait chaud ».

 Là encore, tout est une question de point de vue. Car Laurent Dourrieu ne manque pas de souligner de son côté l’excellente fin de saison qu’ont connue les stations familiales de  Gourette et de La-Pierre-Saint-Martin dès que le soleil est revenu sur le massif. Ce qui a permis à la première de combler une partie de son retard par rapport à la saison précédente, et à la seconde de le rattraper

Mieux pour les débutantsDe même, Christine Massoure, la directrice générale du réseau de station pyrénéennes N’Py évoque les pistes de réflexion ouvertes par le décalage des vacances de printemps. « Cette mesure va donner plus d’ampleur à la saison de ski. Elle laissera les gens dans l’idée que cette pratique sportive n’est pas terminée à cette période de l’année. Nous sommes également convaincus qu’une fin de saison, qui bénéficie d’un beau temps et de bonnes conditions d’enneigement, est plus propice pour apprendre à skier que lorsqu’il fait froid et qu’il y a beaucoup de monde sur les pistes. Mais, ce message-là, il faut réussir à le faire passer. Une chose est certaine : il y a en général beaucoup de neige dans les Pyrénées à cette période de l’année ».

Enfin, constate-t-elle, « on voit que les clients que nous accueillons en fin de saison ont une autre approche de la neige, et qu’ils adoptent d’autres formes de loisirs en plus du ski : la balnéo, les balades. Les propriétaires de résidences secondaires sont également plus nombreux à venir en montagne à ce moment-là ».

Plus logique, plus pratique, plus lisibleQuant à Yves Larrouture, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie Béarn et Soule, il ne boude pas son plaisir. «Notre syndicat réclamait ce décalage de vacances. Le fait de les avancer en avril évite un télescopage avec les ponts du mois de Mai. Il va aussi augmenter la fréquentation des établissements et facilitera la signature de contrats avec les saisonniers, qui pourront bénéficier d’une période de travail plus longue jusqu’à l’automne. »

 » De plus, on a maintenant une visibilité dans les dates. Car avant, cela changeait tout le temps. Ce qui posait problème lorsque l’on voulait par exemple réaliser des travaux dans un établissement. » Un point qui ne relève pas du détail. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la profession qu’il représente fournit du travail à plus de 8 000 personnes.

Les dates des vacances de printemps :
2015-2016 –  Zone A : samedi 9 au lundi 25 avril. Zone B : samedi 2 au lundi 18 avril. Zone C : samedi 16 avril au lundi 2 mai
2016-2017 – Zone A : samedi 15 avril au  mardi 2 mai. Zone B : samedi 8 au lundi 24 avril . Zone C : samedi 1er au mardi 18 avril.
2017-2018 – Zone A : samedi 7 au lundi 23 avril. Zone B : samedi 21 avril au lundi 7 mai. Zone C : samedi 14 au lundi 30 avril.

Les nouvelles zones :
Zone A : académies de Bordeaux, Besançon, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers.
Zone B : académies de Aix, Marseille, Amiens, Caen, Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Reims, Rennes, Rouen et Strasbourg.
Zone C : académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles.

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