Vu de Grisy en Normandie: à l’ombre des pommiers les vignes


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/07/2008 PAR Joël AUBERT



On connaissait le Calva, le cidre… Voici maintenant le vin de Normandie. Son nom ? Les Arpents du soleil. N’y voyez aucune ironie. Ce vignoble, unique dans la région et situé près de la vallée de la Dives, au sud-est de Caen, bénéficie d’un microclimat. C’est l’endroit en Normandie où il pleut le moins. Foi de vigneron. « Il tombe ici 620 mm d’eau par an. En comparaison, on atteint 1200 mm dans certaines zones du Bordelais », assure Gérard Samson, preuve à l’appui : « Les moissons commencent en premier par ici et les betteraves y sont plus sucrées qu’ailleurs.»

La Normandie terre viticole…

La création réussie de ce vignoble est loin d’être le fruit du hasard. Elle repose sur un antécédent historique, découvert grâce à la carte de Cassini, l’une des plus anciennes cartes topographiques de la France.
Les vignes, qui ont recouvert presque toute l’Europe au Moyen-Age, se sont installées durablement dans cette région de la plaine de Caen. Un vignoble a perduré ici jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. La Normandie, terre viticole… On n’en est pas loin !
Mais encore fallait-il fouiller dans le passé. C’était sans compter sur la passion de Gérard Samson. Enfant, il fait ses premières armes sur une vigne, plantée sous une serre, chez ses parents en Normandie. Etudiant, son diplôme de notaire en poche, il part suivre une formation de viticulteur au lycée de Beaune en Bourgogne. « Je pensais alors m’installer dans une région viticole », confie-t-il. Mais le défi l’emporte sur la raison. Il sera vigneron en Normandie.
Il acquiert ce terrain de Grisy en 1995 et produit un premier millésime, quatre ans plus tard. « J’ai été très surpris qu’il soit aussitôt sélectionné au guide Hachette ». Au début, Gérard Samson se cantonne aux vins blancs mono-cépages, produits à base d’auxerrois, de pinot gris ou encore de melon de Bourgogne. « Je pensais être assez limité en terme de variétés mais finalement, beaucoup de choses réussissent à mûrir ici », sourit le vigneron. Seul bémol : il faut attendre le mois d’octobre pour les vendanges.
L’expérimentateur n’a pas dit son dernier mot. A l’automne, il mettra en bouteille son premier vin rouge, réalisé à base de pinot noir. Une nouvelle réussite ? En tout cas, le coteau normand, lui, n’en finit pas de surprendre. Il produit même un vin – l’auxerrois – qui se marie à merveille avec les fromages normands et les tripes à la mode de Caen.

Lucie Thuillet
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