Yvon Fontaine, nouveau président de l’Agence universitaire francophone

« C’est un événement historique. Pour la première fois, un Acadien va représenter la francophonie », s’émeut l’un de ses collègues, Benoît Bourque, directeur des relations internationales de l’Université de Moncton. « Nous ne sommes que 371 000 Acadiens francophones sur 32 millions de Canadiens », poursuit-il. A55 ans, Yvon Fontaine, marié, père de trois filles, prend la direction de l’une des associations les plus importantes au monde, avec un budget de 38 millions d’euros, dans un contexte relativement favorable. Malgré la prédominance de l’anglais dans le monde, l’AUF a vu son nombre d’adhérents passer de 400 à 677 en huit ans, souligne son recteur Bernard Cerquiglini. S’il entend poursuivre cet effort, son premier objectif sera de multiplier les partenariats entre agences universitaires et regroupements universitaires tant en Europe, qu’en Asie. Deuxième priorité : diversifier les sources de revenus. « Notre financement dépend essentiellement des Etats. La France contribue à notre budget à hauteur de 79% », rappelle Bernard Cerquiglini, recteur de l’AUF.

Un ancien gestionnaire dans le privé
Pour cela, Yves Fontaine, que son prédécesseur, le Congolais, Charles Gombé Mbalawa, définit comme un homme « rigoureux, disponible et pragmatique » , entend solliciter davantage les fondations. Selon Benoît Bourque, un proche collaborateur, sa personnalité sera un atout pour développer l’AUF, dont il était jusque là vice-président. Professeur de droit à l’université de Moncton en 1983, puis doyen de cette faculté, avant d’être vice-recteur à l’enseignement et à la recherche en 1997, Yves Fontaine connaît parfaitement les rouages du milieu universitaire et rappelle qu’il a affiné son sens de la gestion dans le monde de l’entreprise, en travaillant trois ans, au cours des années 1990, dans de grandes sociétés d’assurance vie au Canada, dont Assomption Vie, du Nouveau Brunswick.

De nouveaux projets
Par ailleurs, cette année, Yvon Fontaine entend lancer de nombreux projets : création d’un institut de formation des cadres consacré à la gouvernance universitaire, mise sur pied de campus numériques francophones « verts » à consommation zéro d’énergie et lancement d’un Erasmus d’excellence francophone, appelé « Horizons francophones », destiné aux jeunes universitaires des pays en développement et un institut panafricain universitaire.

Décoré à plusieurs reprises
Par le passé, son travail en faveur de la cause française au Canada a été récompensé à plusieurs reprises. Il a été décoré de l’Ordre de la Pléiade en 1994 par l’Association internationale des parlementaires de langue française. Il a également reçu la croix de Chevaliers des arts et des lettres de la France en 2004.

Nicolas César