Des crêpes comme contestation
Le couple a commencé à produire et à fabriquer sa farine en 2008, à la suite d’une baisse du court du blé et d’une hausse du prix du pain. Christophe Maubay explique : « Je suis militant, je ne pouvais pas laisser ça arriver » et, Nathalie d’ajouter : « rien que pour produire notre pain, il faut l’équivalent de 8 hectares de blé ». Ainsi, entre constat et contestation, ils décident de produire eux-mêmes leur propre farine. Une farine de blé, sans pesticides et sans engrais, classifiée T80, c’est-à-dire qu’elle est semi-complète, qu’ils moudent grâce au moulin d’un ami. Leur blé est composé de 33 variétés de blés différentes ce qui leur permet d’obtenir une farine de bonne qualité et qui lève bien, parfaite pour les pâtes à pain ou à pizza.
Une difficile commercialisation
Mais la quantité de farine destinée à la vente, n’obtient que peu de succès; alors le couple se lance dans la production de crêpes pour la valoriser en la transformant. Ils profitent de ce changement, en 2010, pour aggrandir leur ferme, en ajoutant à leur élevage 200 poules pondeuses. Les exploitants se servent dès lors des œufs obtenus pour les intégrer à la précieuse pâte à crêpe, toujours dans une logique militante de pouvoir assurer aux clients une origine à la fois saine et contrôlée des produits servant à la fabrication des crêpes. Le lait étant pour sa part fourni par un éleveur « du coin ».
Toujours dans cette logique de proximité et de circuits courts, la commercialisation des crêpes se fait uniquement sur des marchés de producteurs. Mis à part les ventes de crêpes, ils bénéficient d’un revenu provenant de leurs vaches à viande vendues en boucherie. En plus de leur travail dans les champs et sur les marchés, Christophe a choisi de conserver son métier d’éleveur qu’il avait débuté en 1993 en s’installant à Arvert. Depuis 3 ans, sa charge de travail est soulagée grâce à l’acquisition d’un moulin électrique motorisé, qui leur procure à lui comme à sa femme, uniques agriculteurs de la ferme, plus d’indépendance, de sorte qu’ils soient, et pour leur plus grand plaisir, leur « propre patron ».