Aérocampus et Airbus Hélicopters Training Services: un partenariat qui décolle


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 22/09/2016 PAR Solène MÉRIC

AHTS est une filiale d’Airbus Hélicopters dédiée au service de formations. Comptant quelques 85 instructeurs, 140 collaborateurs, pour 2500 stagiaires formés par an, et un chiffre d’affaires d’environ 30 M€, la société de formation a son siège à Marignane, où opère la totalité de ses équipes, à l’exception de deux collaborateurs détachés sur le site de Latresne. Une présence girondine issue du partenariat entre Aérocampus et AHTS.
Mais AHTS étant elle même un centre de formation, pourquoi alors un tel partenariat ? Une première raison avancée par le Directeur général, est très matérielle : le site de Marignane n’est pas extensible, alors venir ici, en Gironde, c’est aussi tout simplement gagner en capacité de formation…

Le développement d’un Pôle HélicoptèresMais c’est aussi, bien sûr,  l’expression d’une volonté stratégique. « Les formations dispensées par AHTS au départ se concentraient sur la qualification de type, c’est à dire que lorsque vous achetez un hélico, on vous vend l’adaptation du permis de conduire à la machine , et à son entretien. Ce sont des formations qui durent entre 3 et 6 semaines. Le problème c’est que les technologies, même si elles deviennent simples à utiliser, évoluent en complexité et demande des bases éducatives aéronautiques solides. » Des bases éducatives qui commencent à devenir difficile à atteindre en Europe, et qui le sont d’autant plus dans les pays émergents qui sont le marché principal d’Airbus Helicopters, parce qu’ils commencent à se doter de flotte d’hélicoptères. « Ils ont besoin de soutien sur ces aspects-là, et nous sollicitent depuis des années. Or, clairement, AHTS n’est pas outillé aujourd’hui pour répondre à ce type de demandes sur de la formation ab initio. Donc, plutôt que de faire mal quelque chose que d’autres font bien, on a préféré se mettre en partenariat avec Aérocampus Aquitaine, dont c’est le métier, quitte bien sûr à aider notre partenaire. Avec Aérocampus Aquitaine, on souhaite développer ce type d’activité main dans la main» prend le temps d’expliquer Tristan Serratta, avant d’ajouter « il y a des prospects, on a clairement des contrats en vue à déployer ici à Latresne».
Au total l’arrivée d’AHTS à Latresne, comme aime à le souligner Jérôme Verschave, le Directeur du site, c’est ni plus ni moins que la création et le développement d’un Pôle Helicoptères au sein de l’Aérocampus, permettant d’assurer toute la chaîne des formations autour de ces appareils avec les certifications réglementaires dont peut se prévaloir AHTS.

« Ouvrir le champ des possibles pour AHTS »Concrètement, l’activité de la petite équipe AHTS à Latresne, qui s’est véritablement lancée en 2016, consiste d’une part en des cours de qualification de type, géré d’ici par Jean-Jacques Chenelat avec des moyens assez importants, dont 3 maquettes d’hélicoptère (taille réelle). « Trois appareils qui, dans le cadre du partenariat, sont aussi à disposition d’Aérocampus pour faire de la formation ab initio ou des travaux de maintenance élémentaire pour des bacs pro (riftage, peinture, etc) », précise Tristan Serretta.
Le deuxième collaborateur AHTS sur place est « un instructeur qui travaille sur les matériaux composites, (c’est à dire fibre de verre, fibre de carbone). C’est un métier qui demande des compétences très spécifiques, d’autant que ces matériaux envahissent le monde de l’aéronautique. Il faut donc pouvoir instruire les gens dessus et aujourd’hui, ce n’est pas un sport de masse. Les instructeurs comme ça sont assez recherchés. On a mis notre meilleur instructeur ici à temps plein pour les 12 prochains mois qui s’annoncent déjà chargés pour lui. »
Sur les douze derniers mois c’est une centaine de personnes qui est passée par l’Aérocampus pour profiter des formations d’AHTS sur ces deux activités.
Mais avoir cette antenne à Aérocampus, c’est encore un autre avantage pour Tristan Serretta : « ça nous permet d’avoir un angle de vue différent sur les choses, et de rencontrer des acteurs du monde de l’aéronautique et du spatial dans un autre contexte. La proximité du cluster et l’apport de visibilité sur les activités telles que les drones ou la formation navale, ça peut nous permettre d’enrichir notre approche et d’envisager du business développement ou alors de l’ingénierie sur d’autres axes ou activités sur lesquels on est concentré d’habitude. Ça nous permet d’ouvrir notre champ des possibles. »

Le Super Puma mis à disposition par Airbus Helicopter sur le site d'Aérocampus

La piste d’une nouvelle activité droneUn champ des possibles en effet exploré, d’ores et déjà, par AHTS, qui présentera lors du Salon ADS les 28 et 29 septembre prochains, un outil de formation virtuelle, conçu et réalisé avec Telespazio, société commune à Thalès et Leonardo (ex-Finmecanica), spécialisé dans le traitement de la donnée spatiale, elle aussi présente sur l’Aérocampus. Dans ce contexte, Aérocampus a servi de « terrain idéal » pour la réalisation de ce projet s’enthousiasme le patron d’AHTS. Aérocampus en effet été à la fois « le terrain neutre » et « le regard bienveillant » qui a permis à ces sociétés « de déployer du consensus, sans se retrouver en face l’un de l’autre, mais plutôt en se positionnant à côté l’un de l’autre pour arriver à un objectif, même si c’est un objectif commercial. C’est peu tangible, mais c’est pourtant très réél », insiste-t-il. Aérocampus, un espace d’apaisement loin des affres de la concurrence, en quelque sorte…
Autre champ des possibles, ardemment explorés par AHTS à Aérocampus : les drones. Et pour cause, durant 6 mois de l’année 2016, un stagiaire de l’ENSAM Bordeaux, en master spécialisé sur l’aéronautique a travaillé pour eux, sur la veille réglementaire drones au sein du cluster Aérocampus, ainsi que sur « la possibilité d’AHTS de se positionner, tant sur le plan de la qualification de type sur les appareils, que sur le plan de la formation initiale », ce qui serait donc une nouveauté pour la structure. Une condition avant de se lancer: « que l’assise réglementaire, actuellement en cours d’élaboration soit consolidée ». Une affaire de 12 mois maximum estime-t-il. Une nouvelle activité donc pour AHTC « qui se développera un jour, et probablement à Aérocampus ».

Un développement accéléré de la collaborationAu total, la relation tissée entre Aérocampus Aquitaine et AHTC, est sur de bon rail. Ce que confirme sans hésitation Tristan Serretta : « On est content de ce partenariat; à mon avis ce n’est qu’un début, il faut qu’on voit comment en tirer un bénéfice mutuel encore plus grand. Non seulement on va rester et on compte renforcer notre présence, mais il faut également qu’on discute de nouvelles opportunités de développement en marge de ce qu’on fait déjà. Aérocampus nous propose flexibilité et forum de rencontres, nous voulons en tirer bénéfice tout en proposant à Aérocampus de commencer à faire du chiffre d’affaires, c’est à dire à compter sur notre développement pour contribuer financièrement au développement de l’entité Aérocampus. On a des idées… Les 12 prochains mois vont être je pense structurantes pour un développement accéléré de notre collaboration. » Des projets que le Directeur général d’Airbus Helicopters Training Services n’a pas voulu développer davantage, mais qui sont sans aucun doute, source de satisfaction pour l’équipe d’Aérocampus.

Logo Airbus Helicopters sur l'hélicoptère de type Ecureuil mis à disposition sur le site Aérocampus
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