Aire sur l’Adour: avec la SAFER A. A . la déviation qui aménage


Treize mille véhicules par jour, des bouchons gigantesques aux périodes de pointe, lors des grands évènements, et des départs à la montagne. L'agglomération Aire-sur-l'Adour/Barcelonne-du Gers aux confins de trois départements est un l'un des points

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 13/11/2007 PAR Gilbert Garrouty

En France, les choses vont lentement, dit-on. Ainsi, en dépit de l’urgente nécessité, aura-t-il fallu plus de 20 ans, pour que le projet de déviationde la RN 134(axe Bordeaux- Pau) à Aire-sur-l’Adour, passe de l’état de projet à celui de la réalisation. Enfin, disons que les travaux sont en cours. Ils ne seront pasachevés, au mieux avant 2008,avant l’arrivée(mais l’échéance est optimiste) de l’autoroute A65 dont l’ouverture est prévue en 2010. En fait, le contournement d’Aire -qui concerne également la commune voisine de Cazères- dont la décision de principe était prise avant celle de la liaison autoroutière Bordeaux-Pau- se confond maintenant, moyennant une convention (une partie nord passe en concession autoroutière) avec le tracé del’A 65 sur ce qui pourrait prendre l’allure d’une rocade autour de l’agglomération lando-gersoise. Il aura donc fallu du temps, d’autant plus que les inévitables oppositions locales -les opérations ayant un impact sur le foncier et sur l’environnement sont toujours délicates- n’ont pas contribué à accélérer le dossier. Mais ce qui est important, aussi bien pour la collectivité en général que pour la ville d’Aire, c’est que la dépense (64 millions d’euros) soit en totalité – y compris les opérations d’aménagement afférentes- prise en charge par l’Etat, avec la contribution de la Région Aquitaine,et du département des Landes.

Aménager c’est prévoir

Il est plus simple de tracer un itinéraire sur le papier que de le réaliser sur le terrain. Bruno Lacrampe chef dui service départemental de la SAFER Aquitaine-Atlantique à Mont-de-Marsan, en sait quelque chose, lui qui, depuis 2001, répond aux interrogations et participe aux multiples réunions. On pourrait d’ailleurs s’étonner qu’une SAFER soit amenée à être l’un des principaux acteurs d’ une opération comme celle-là. Ces sociétés créées dans les années 60 à l’initiative d’Edgar Pisani, ont reçu depuis de nouvelles attributions tout en demeurant l’outilprivilégié degestion de l’espace agricole et rural. Or, la création de nouvelles voies routières (comme l’urbanisation) ne peut intervenirsans empiéter sur cet espace, en particulier sur les terres agricoles. « Artificialisation des sols » disent les techniciens de l’aménagement. Mais prendre de la terre à un propriétaire foncier ne peut se faire sans compensation. Sans prévision même. Ce pouvoir de prévision, d’anticipation, les SAFER en disposent à travers le stockage des terres. C’est ainsi que la SAFER Aquitaine-Atlantique (qui avait conclu une convention avec l’Etat) avait déjà acquis en 2001 11 hectares dans la zone nord d’Aire. On était cependant loin du compte, puisque l’emprise de la déviation -deux fois deux voies sur une dizaine de kilomètres- est de 100 hectares., dont 60 ha de SAU (Surface Agricole Utile).Une propriété de 35 hectares achetée l’année suivante augmentait cependant sensiblement la réserve foncière locale. S’y ajoutaient encore 46 hectares en 2005.

L’occasion du rembrement

Déviation Aire sur l'AdourLe contournement d’Aire ayant un effet « démembrant « sur le foncier, la question était de savoir si on allait ou non le doubler d’un remembrement. A l’initiative de l’Etat et des communes les propriétaires locaux furent consultés afin de savoir s’ils étaient favorables à une telle initiative, les textes prévoyant, en pareil cas, une applicationplus large quel’emprise, soit 1200 ha pour la zone Aire-Cazères. La réponse ayant été positive, cette opération de remembrement fut décidée par un arrêté préfectoral de juillet 2003, selon la procédure « d’inclusion d’emprise ». Un système qui par un prélèvement de 5% sur tous les propriétaires contribue à mutualiser l’incidence de celle-ci. Ainsi la SAFER, a-t-elle été en mesure de procéder à la compensation de l’emprise foncière de la déviation tout en disposant d’unsolde de 52 ha disponible pour l’agriculture et le développement local. Cinq hectares ont été attribués à chacune des communes concernées (Aire et Cazères), tandis qu’un îlot de 25 hectares était réservé pour favoriser l’installation d’un jeune agriculteur. Le bilan final de l’opération qui est maintenant en cours d’achèvement (le remembrement sera clôturé le 30 novembre 2007 et les agriculteurs pourront pourront prendre possession de leurs nouvelles parcelles le 1er décembre) est largement positif pour la SAFER qui souligne la réalisation de neuf acquisitions totalisant 101 hectares, la compensation de la totalité des emprises dans le périmétre, le dégagement de 10 hectares de réserves foncières pour les deux communes, l’attribution des 25 ha à un jeune en cours d’installation, et la présence d’un stock résiduel de17 hectares qui servira à l’A65 et à l’aménagement qu’il va entraîner.

Une image renforcée

Déviation Aire sur l'Adour

Aux yeux de Bruno Lacrampe, la SAFER a ainsi parfaitement répondu aux objectifs qui lui sont fixés:compensation des emprises,constitution des réserves foncières, action en faveur de l’agriculture. Il précise cependant qu’elle n’est qu’un « outil » dans la réalisation des opérations, en particulier en ce qui concerne la redistribution des terres dans le remembrement, les choix revenant aux commissions communales. Selon lui, on peut à travers la réalisation des aménagements mesurer »l’utilité de l’outil SAFER ». « Sans elle, comment aurait-on pu trouver tous les consensus? ».

Mais l’opération est-elle intéressante économiquement pour la SAFER? « Ellea été très prenante pour nos services, mais elle est rémunérée comme toute autre opération. Elle n’ampute en rien nos autres activités dans les Landes. En terme d’image, elle est cependant très intéressante, puisque nous faisons la démonstration en directiondes élus que l’outil rend des services ». Le savoir faire de la SAFER Aquitaine-Atlantique va également s’exercer en terre « midipyrénéenne » à travers une convention qui concerne la bretelle prévue côté Barcelonne-du-Gers (elle doit prolonger en simple route la déviation d’Aire) qui engage le conseil général du Gers, la SAFER GHL (Gascogne Haut-Languedoc), et la SAFER Aquitaine-Atlantique.

Gilbert Garrouty

Nos photos:

– Bruno Lacrampe (SAferaa)
– plusieurs ouvrages, dont ce pont sur l’Adour ont été construits;
– Un point noir de la circulation à supprimer

(Ph Aqui et Saferaa)

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