Brassempouy retrouve ses mammouths
18/07/2014 | Une femelle mammouth et son petit, un mégacéros, des jeux et quiz sur tablettes numériques accompagnent les visiteurs de l'archéo-parc landais

Du haut de ses 3,65 centimètres et ses 25.000 ans, la célèbre Dame à la capuche n'a pas pris une ride. Sculptée dans de l'ivoire de mammouth, à l'époque où Brassempouy vivait au paléolithique supérieur, période glacière, la finesse de son visage étonne aujourd'hui encore les archéologues, alors que les artistes de l'époque travaillaient plutôt des corps représentant la fécondité. Si la Dame est mondialement connue, le village landais, où elle fut découverte en 1894 par Edouard Piette, reste à découvrir. Avec son archéo-parc tout récent, la commune compte attirer de nouveaux visiteurs
En quelques secondes, le feu jaillit dans l'herbe sèche. Ici la légende des deux silex frottés pour déclencher la flamme est battue en brèche. «Il faut, en plus du silex, une marcassite ou une pyrite qui contiennent du fer et du soufre», relève Ophélie Arrasse, médiatrice au parc archéologique de Brassempouy lors d'une démonstration à l'odeur d'allumettes. En cognant les pierres au-dessus de débris de champignons amadou, l'étincelle fait le feu qu'il suffit d'attiser en soufflant dessus... A l'époque, «la domestication du feu est un premier pas vers l'humanité», rappelle l'historienne de l'art originaire de Picardie.
Avant d'atterrir dans le village chalossais, Ophélie Arrasse a travaillé à Samara près d'Amiens, un archéo-parc implanté depuis 25 ans. Alors quand le défi d'un nouveau site landais s'est présenté, elle n'a pas hésité : «le projet autour de la Maison de la Dame est passionnant, c'est un lieu en pleine évolution».
Les grottes bientôt ouvertesEn effet, le petit musée (belles pièces de 15.000 ans, représentations de chevaux ou de phoques sur des os de rennes ou bisons, copies de statuettes de Sibérie) doit s’agrandir en pôle culturel. Située à deux kilomètres du village, l'entrée de la grotte du Pape où la Dame fut découverte (elle est désormais au musée d'archéologie nationales de Saint-Germain-en-Laye), devrait par ailleurs s'ouvrir au public d'ici 2016, pour mieux appréhender le travail des archéologues.
Dès cet été, au cœur du village médiéval où jadis la voie passait sous le clocher-tour de l'église, le parc ludique et interactif devrait déjà attirer du monde, avec son mégacéros (cerf géant) à l'entrée, sa femelle mammouth et son petit aux yeux très expressifs, ses jeux et quiz sur tablettes numériques accompagnant la visite. Et ses nombreuses animations : des « Cro-Mignons » pour les 4 ans, au stand de tir à la sagaie avec propulseur ou à l'atelier sculpture de la Dame, dans du plâtre, pour les plus grands.
De 14.000 visiteurs annuels, le site espère atteindre les 20.000 dans quelques mois. 400.000 euros ont été nécessaires pour mener à bien le projet, financés par la communauté des communes à hauteur de 34%, le Conseil général 20% ou l'Europe 14%. Plus insolite, 10% ont été trouvés grâce au mécénat.
De quoi faire revivre « les 30.000 ans d'histoire de l'homme représentés ici », souligne Estèle Dubedout, médiatrice. Et d'aller même au-delà en visitant à l'étage l'exposition sur cartes de l'Aquitaine, en partenariat avec Cap Sciences, où l'on voit comment la région a lentement émergé du fond des océans. Au fil des millénaires.
www.prehistoire-brassempouy.fr
Julie Ducourau
Crédit Photo : JD
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