Bulles de salon : Quoi de neuf chez les Bullivores ?


Akileos, Requins Marteaux, Cornélius, La Cerise éditeurs.
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/03/2014 PAR Anne Duprez

Première escale : humour décalé !« Francis rate sa vie » de Claire et Jake, chez Cornélius. Claire Bouilhac a créé il y a quelques temps déjà le personnage de Francis Blaireau Farceur, pour lequel chaque nouveau jour est un nouveau pan de vie. Claire Bouilhac est adepte du strip, format où l’effet comique recherché est un coup de poker qui rafle la mise en quelques traits, de crayon bien entendu. Avec Jake Raynal au scenario, l’équipe fait mouche et on se plaît à imaginer que ce joyeux duo a croisé dans sa vie plus d’une fois plus d’un blaireau, alimentant le personnage de Francis. A chaque début de séquence, celui-ci « se promène dans la campagne. Soudain… » : « Soudain il ne sait pas s’y prendre avec les filles », « Soudain il fait tellement d’enfants qu’il bouleverse l’écosystème », « Soudain il subit un traumatisme dans son enfance et reste marqué à jamais »… Dans sa douloureuse expérimentation de l’existence, il est souvent aidé de son ami Lucien. En retour, soudain il lui pique souvent sa femme. Nous, on se dit qu’on déguste ici le genre de vignettes dont la Sécurité Sociale devrait assurer le remboursement intégral.

« Enfin un recueil de récits oubliés : le jardin d’Emile Bravo », Les Requins Marteaux. L’hommage est-il dans la parodie ? Connaissant l’esprit mordant des Requins Marteaux on s’interroge. A la découvertes des récits oubliés d’Emile Bravo on s’interroge encore, mais on se dit qu’Emile Bravo a bien fait, en 1983, de déposer un dossier BD dans le bureau de la Conseillère d’Orientation. Apparemment tombé dedans quand il était petit (dans la BD pas dans la Conseillère d’Orientation), quand il revisite les standards et autres icônes de la BD (Tintin, Gaston Lagaffe, Blake et Mortimer…) c’est un peu comme s’il avait renversé un flacon de vitriol sur les planches sacrées. Du coup : sacrées planches ! Blake et Mortimer, devenus Swartz et Tonenheimer (« d’ après les personnages d’Adolf Hitler »), Gaston Lagaffe, barbe de trois jours, met un vent à Fantasio, et dans The Wild West low, Barack Obama s’entend dire « crevure, j’savais bien qu’t’étais un peau-rouge noir !!! ». Le reste est au moins à la hauteur de ces quelques pépites. Le tout pour 20 euros. Nous, on se dit que si d’après le dicton « un verre de vin tire un écu de la poche du médecin », un billet de vingt règle son sort à une certaine morosité de bon ton. Pour ne pas dire de bon thon, pour faire plaisir aux requins, tiens.

Deuxième escale : aventure…« La fille maudite du capitaine pirate », Volume premier, de Jérémy A. Bastian, à paraître en Avril aux éditions de La Cerise. Un album en noir et blanc mais flamboyant comme un conte, entre transgression et rêve. Apollonia, petite fille bien née et mise en garde par son père contre cette engeance que sont les pirates, rencontre sur la grève la fille maudite du capitaine pirate. Elle se bat comme un homme, un perroquet noir l’escorte, elle porte le mystère comme une étole et s’est construite dans l’ombre d’un spectre : son père. Existe-t-il vraiment ? Un fantastique album aux illustrations d’orfèvre. Nous on se dit : vivement le mois d’Avril.

« Courtney Crumrin et le dernier sortilège » de Ted Naifeh, éditions Akileos. Voici donc cette « Harry Potter au féminin » héroïne de la série de Ted Naifeh. La jeune Courtney se retrouve à vivre chez son oncle, dont elle découvre l’identité secrète : c’est un sorcier !  S’ensuit une série d’aventures et de rebondissements accrocheurs au lecteur de 17 à 77 ans. L’édition est en noir et blanc, mais une version couleur est prévue pour ceux qu’une balade entre lumières et ombres rebuterait. Nous on se dit que le regard de cette petite sorcière sur la couverture vaut bien toutes les couleurs du monde !

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