Caporal chef M* : la famille, les « frères d’armes » et l’avenir.
27/01/2017 | Il s’est engagé depuis onze ans dans l’armée de l’air. A 34 ans, Le Caporal chef M* fait partie de l’équipe spécialisée « recherche et sauvetage au combat » à la BA 106 de Mérignac. Il évoque son quotidien de commando parachutiste et sa vision d

Regard serein, barbe courte, taillée, le Caporal chef M savoure un thé vert. Il parle de son quotidien avec beaucoup de recul. Ses journées sont rythmées par des exercices sur la base, des entraînements internes et des opérations extérieures (opex). Des images défilent au rythme de sa voix lente. Il esquisse parfois un sourire, ou plisse les yeux à l’évocation de souvenirs douloureux. Il a fait des « opex » marquantes en Afghanistan, Afrique, Jordanie.
Entre deux missions, le jeune papa trouve son équilibre au sein de sa famille : sa femme et ses petites filles de deux et trois ans. La vie familiale est pourtant soumise à beaucoup de sacrifices. Surnommés entre eux « les frères d’armes », les hommes de l’armée de l’air sont aujourd’hui plus souvent à l’étranger qu’en France. Géopolitique actuelle oblige, son équipe travaille avec d’autres corps de l’armée Française : armée de terre, la marine et des armées étrangères, notamment américaine. "La France qu'on va laisser à nos enfants on la construit maintenant"
Le caporal chef se sent-il concerné par les élections présidentielles ? Plus jeune, le militaire n’a pas toujours été en mesure de voter à cause des opérations extérieures. « Après tout ce que j’ai vu en opex. J’ai vu la misère du monde. Des enfants sans eau », lâche-t-il pensif.
En 2017, plus que jamais, il se sent « plus concerné. Peut être parce que j’ai construit une famille et que la France qu’on va laisser à nos enfants, on la construit maintenant. »
« L’armée pourrait avoir plus de moyens et d’effectifs mais je suis conscient qu’il n’y a pas que le budget militaire en France. » Selon lui, le réel problème est une absence de reconnaissance de la part des citoyens envers les militaires, qui risquent leur vie pour eux. « Les Français commencent à changer de regard concernant la police parce qu’ils œuvrent sur le territoire. Tandis que nous, nous agissons à l’étranger, dans l’ombre. »
Même s’il incarne le genre de héros dont rêvent tous les petits garçons, pour lui « l’armée est une réelle vocation ». Ce qu’il dirait à un jeune désireux de s’engager ? « Vas-y signe, tu verras du pays, c’est pas évident tous les jours, mais ça va t’apprendre beaucoup de choses. »
* son nom a été modifié.
Manon Fernandez de la Rosa et Alexia Delair - Etudiants EFJ
Crédit Photo : Etudiant EFJ
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