Eclatante Bohème à l’Opéra des Landes à Soustons


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/07/2014 PAR Julie Ducourau

Au moment où jaillit, au dernier acte, le déchirant « Mimiiii », cri ultime de Rodolpho à la mort de sa dulcinée, la musique qui soutient le ténor Pierre-Emmanuel Roubet, s’empare des corps d’un public transporté. Le capé chef d’orchestre Philippe Forget et sa quinzaine de musiciens seulement, venus du Conservatoire des Landes ou de Bayonne, assis sous leur petit kiosque fin et stylé à coté de la scène, ont plus qu’honoré la partition du maestro italien. A aucun moment, on ne tombe  dans l’overdose de bons sentiments. Et le couple Mimi-Rodolpho est très convaincant. La jeune soprano géorgienne qui étudia au Conservatoire de Saint-Pétersbourg avant d’intégrer celui de Paris, est débordante de tendresse dans un phrasé excellent.

Comment ne pas évoquer la prestation captivante du baryton Frédéric Cornille en Marcelo impeccable et touchant lors de son duo splendide avec Mimi (Acte III), et qui soulèvera de joie sa Musette (exquise Estelle Béréau) au moment des longs claquements de mains finaux d’un public conquis par une distribution épatante.

Mise en scène intimeRien de provoquant dans la mise en scène classique et très esthétique d’Olivier Tousis. « J’ai pris le parti de respecter et d’appuyer la partition » que Puccini avait énormément annotée, relevait avant la première, le directeur artistique.

Un spectacle profond où la proximité des chanteurs, à quatre mètres à peine des premiers spectateurs (450 places), renforce l’intimité de l’œuvre, élégamment mise en lumière.

Des décors simples mais très esthétiques, comme dans l’atelier du peintre, la brasserie avec sa trentaine de figurants et ses enfants du Choeur de l’Opéra des Landes aux costumes travaillés, ou encore la rue recouverte de neige dans un Paris des années 1830 où le peuple souffre du froid.

Une représentation de grande qualité pour un festival lyrique qui marche de mieux en mieux au fil des ans et qui a présenté ce 14 juillet une Carmen réussie dans les arènes centenaires, ou un duo piano-violon plus pointu (Tchaikovski, Schuman, Pärt, Janacek), le 18.

Et depuis 2001 à Soustons, le public suit. Un public de musique classique, composé à 70% de régionaux (60% de Landais) et 30% de touristes, venus voir ces dernières années La Flûte Enchantée, le Barbier de Séville ou la Belle Hélène.

« On ne peut pas se permettre de jouer une œuvre importante du XXe siècle », reconnaît le baryton dacquois Tousis. Mais au fond, « ce serait mon souhait », lâche celui dont le projet est de réussir à créer d’ici deux ans, un opéra, une œuvre nouvelle en coproduction avec une compagnie nationale.

Autres représentations de la Bohème : vendredi, dimanche et mardi. 20H30. De 16 à 40€. Espace Roger Hanin. Fin du festival le 31 juillet. www.opera-des-landes.com/  

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