Elections J-50 : L’Europe bouc émissaire…


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/04/2009 PAR Joël AUBERT

Les derniers sondages prévoient, en effet, une abstention massive dans l’ensemble des vingt sept pays de l’Union, seuls 34% des citoyens européens se disant prêts à aller voter, tandis que 53% d’entre eux se déclarent ne « pas être intéressées » ! Encore convient-il de ne pas mentionner les intentions des électeurs polonais et britanniques dont l’euroscepticismeest de l’ordre du mépris condescendant pour le Parlement européen. D’ores et déjà, un nouveau record d’abstention est prévisible dans la liste ininterrompue de records constatés depuis 1979. Rappelons que l’on est passé de 39,2% en 1979 à 54,5% en 2004.
En trente ans, et l’élargissement à 15 pays puis à 27 y aura grandement concouru, l’Europe aura surtout fait la preuve de son incapacité à rassembler les citoyens autour d’un idéal démocratique. Un paradoxe à priori d’autant plus surprenant que la plupart des nouveaux pays adhérents renaissaient après quarante ans de ténèbres communistes.
Le décompte des responsabilités serait trop long à établir. Celles de la Commission Européenne et des pays fondateurs qui ont cru provoquer un mouvement irréversible vers l’union politique, en créant le grand marché unique, sont considérables. Ils ont répondu, en quelque sorte sans le vouloir, aux souhaits les plus chers des britanniques : faire de l’Europe une simple zone de libre échange.
Peu importe à leurs yeux et à ceux de leurs citoyens qu’un Parlement européen doté de plus en plus de pouvoirs fasse contrepoids au « laisser-aller, laisser-faire », impose ses vues à l’administration bruxelloise, défende des orientationsproches des citoyens, il n’est perçu par la plupart des Etats que comme le lieu d’une démocratie improbable et gênante. Et l’Europe est ainsi condamnée à n’être que le bouc émissaire au service des enjeux de politique politicienne ou de médiocres stratégies de leaders déchus. Songeons au rôle néfaste d’un ancien premier ministre du nom de Laurent Fabius faisant campagne pour le non au référendum constitutionnel, contre la ligne choisie par son propre parti. N’oublions pas le ralliement tardif de Jacques Chirac à l’Europe qu’il avait si mal défendue pendant cette campagne référendaire. Tendons l’oreille, aujourd’hui, aux propos de Benoît Hamon, porte parole du PS auprès de Martine Aubry, qui veut faire de l’élection du 7 juin « un vote sanction contre Nicolas Sarkozy et ses alliés européens ». Rien ne change, les mêmes postures sont à l’œuvre. Et, ne perdons pas de vue les bisbilles et méfaits des jeux d’appareil qui condamnent quelques uns des meilleurs parmi les députés européens actuels, un Alain Lamassoure pour l’UMP, un Gilles Savary pour le PS à devoir laisser leur place.
A un moment où plus que jamais le citoyen a besoin d’être défendu, où la crise économique et financière met en question le pacte social de nos démocraties, nous avons tous pourtant besoin de plus d’Europe. Nous y reviendrons, ici, par nos analyses et reportages.

Joël Aubert

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