Kyllian Gourdon, lycéen réfléchi
17/04/2017 | « Depuis que j’ai découvert cet endroit, je n’ai pas pu en décrocher » admet Kyllian Gourdon, 16 ans.

Son spot, c’est le parc de l’Ermitage à Lormont : un bout de nature en pleine ville doté d’une vue imprenable sur Bordeaux.« Je viens souvent avec mon meilleur pote pour écouter de la musique ou juste admirer la vue ». À deux pas du parc se trouve le lycée Elie Faure où le jeune homme est en première littéraire. Ce lycée est le symbole du renouveau culturel et social de la rive droite bordelaise.
À première vue, Kyllian ressemble à n’importe quel ado de son âge : Casquette sur la tête, jean, baskets à la mode, veste Nike, sac à dos. Sa voix qui mue contraste avec la maturité de ses propos. Archétypes de la classe moyenne, sa mère est policière et son père travaille dans une société de nettoyage. « Je n’ai pas honte de parler de politique. J’ai juste honte de dire des conneries en parlant politique. Je préfère être informé avant de parler d’un sujet. »
« À 16 ans, on n’est pas adulte »
Les présidentielles approchent à grand pas. Une proposition concerne directement ce calme adolescent aux yeux verts : l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans. Le 15 février dernier, François Fillon défend cette idée soutenue depuis 2006 par Nicolas Sarkozy. « J’en ai entendu parler. À 16 ans, t’es pas adulte. T’es en cours, tu apprends. Il faut être prêt pour être majeur. Si cette mesure passe, ça change beaucoup de choses » remarque le jeune Bordelais, les sourcils froncés. Kyllian entend parler des présidentielles sur les réseaux sociaux, sur Facebook principalement. Les mèmes Internet et les articles de presse l’intéressent également.
« Le vote c’est important »
Il ne parle pas de politique avec ses amis, ou «pas sérieusement ». « C’est plus des blagues qu’on fait sur les réseaux sociaux. J’ai l’impression que la politique, c’est une cour de récréation : untel dit quelque chose sur untel ». À la maison, il ne parle pas politique non plus. Ses parents souhaitent le laisser se forger sa propre opinion. Son regard s’accroche soudain au passage d’un train en contrebas. L’adolescent ne sait pas pour quel parti il pencherait s’il pouvait voter. En revanche, il s’est déjà fixé certaines limites idéologiques : « Le Front National ne me plait pas. Leurs idées ne me correspondent pas. J’ai peur que ça fasse comme Trump aux Etats-Unis. »
À l’évocation des 27% d’abstention en 2012 chez les jeunes votants, il agite les mains avec indignation. La pluie jusque-là discrète, reprend de plus belle. « Le vote c’est important. Si tu n’es pas d’accord avec ce qu’il se passe, voter est la manière de le montrer. » Kyllian a fait sien l’adage d’ Arch&Stone, un groupe musical qu’il affectionne : « Quand on s’abstient de voter c’est déplacé de la ramener ».
Aurélie Rodrigues - Etudiant EFJ
Crédit Photo : Julien Meudan
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