L’aviculture accueillie tel un coq en pâte sur le Salon de l’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine


Sabine T
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2019 PAR Sabine Taverdet

Promouvoir les races auprès du grand public, aiguiller les futurs acheteurs et les aider à établir leur poulailler mais aussi apprécier les atours des élégantes gallinacées, c’est la mission à laquelle s’adonne avec passion l’association Cocotte d’Origne. Créée en premier lieu dans le but de faire revivre ce village d’une centaine d’âmes seulement, elle compte maintenant plus de 70 adhérents sur toute la Nouvelle-Aquitaine. Eleveurs ou particuliers, jeunes ou moins jeunes, la frénésie des poules se propage depuis quelques années jusqu’aux coeurs des villes. D’abord remise au goût du jour par les préoccupations environnementales et liées à la biodiversité, l’animal entretien un rôle précieux auprès des particuliers : anti-déchets alimentaires et productrice d’oeufs frais, elle est de plus en plus prisée par les familles et est devenu un véritable animal de compagnie.

La cocotte a la côte

Elle s’invite alors auprès des écoliers et jusque dans les maisons de retraite en zoothérapie. « Les gens fonctionnent au coup de coeur : certaines ont une crête, d’autres des cornes, les autres pas de queues ou un pompom sur la tête… Les goûts et les couleurs varient selon les gens et ils cherchent à créer un poulailler à leur image. Chaque race est différente et on trouve des oeufs verts, bleus, marrons, des géants ou des naines… Certains clients se sont très bien renseignés et arrivent en sachant déjà quelle race ils veulent. » observe Benoît Dussere, président de l’association. Prenant l’exemple de la race Merlerault remise au goût du jour par les restaurateurs pour sa chaire rouge, il explique que ce côté atypique séduit de plus en plus petits et grands. En témoigne le monde sur les stands et les bénévoles sans cesse sollicités. La volaille et en plein boom et tout le monde s’accorde pour le dire. 

stand volaille salon de l'agriculture

Un concours est organisé ce samedi au Salon, animé par Anthony Ré, juge européen et vice-président de la FFV (Fédération Française de Volaille). « Il existe des championnats de France, d’Europe ou régionaux mais également des concours locaux qui sont de plus prisés par les éleveurs ou le public. Nous avons voulu en organiser un pour montrer notre travail aux visiteurs mais aussi pour le côté pédagogique car notre but est d’avant tout protéger la cause volaille en France et sauvegarder les races. » Sur les 450 que compte l’espèce, près d’une centaine de ses représentantes se sont parées de leurs plus belles plumes et font la roue au Salon. Le concours à l’anglaise aura lieu sur le ring samedi à partir de 15h. Dans ce genre de présentation, deux animaux sont jugés en fonction des standars de leurs races (descriptif des yeux, forme, poids, couleur…). Après comparaison, le meilleur des deux reste en lice et sera confronté à un autre animal jusqu’au sacre du gagnant. 

A la mode des gallinacés

Et si tout le monde veut avoir sa poule, oies, pigeons, pintades et lapins font aussi sensation dans cette partie du Salon, dédiée à l’aviculture. Arrivés ce jeudi matin, les jeunes dindonneaux et poussins de tout juste un jour se réchauffent sous la lampe de la couveuse. C’est devant toutes ces variétés de coloris et d’espèces que Séverine Micaud, artisanne créatrice, a décidé de piquer des plumes sur des habits. « Je fabrique des vêtements pour des femmes qui ont « de la conversation » comme j’ai coutume de dire. Et il est parfois compliqué de s’habiller quand on veut sortir de l’ordinaire, particulièrement quand on souhaite masquer ses défauts comme la plupart des femmes souhaitent le faire, et il y a plein de façons d’y arriver. La nature s’ouvre à nous, il suffit juste de la regarder. » L’artiste, également éleveuse, donne l’exemple de la pintade, connue par le grand public pour son costume noir piqué de blanc : « moi j’en ai des lilas, roses poudrés, et c’est tellement féminins ! ». Si la plume de paon avec ses couleurs majestueuses et son dessin en forme d’oeil est utilisée depuis des siècles dans la mode et la décoration, les plumes des poules de Séverine égayent écharpes et accessoires pour les femmes hautes en couleurs. 

stand volaille salon de l'agriculture

Et les poules d’ornement s’envolent au sein du Salon. Si la grippe aviaire avait tué dans l’oeuf leurs envies de conquête, le fier coq gaulois lève dignement le bec sous le chapiteau. Dès le premier jour, le public était au rendez-vous et les réactions des visiteurs ne se sont pas fait attendre. « Vous êtes enfin revenus ! », « on vous a suivi jusqu’à Langon » pouvait-on entendre entre les lapins Chèvres et poules de Soie. « Quand les gens viennent demander telle ou telle race et coloris, c’est incroyable ! Ils se sont documentés, savent très bien ce qu’ils sont venus chercher. Certains ont même repayé l’entrée pour nous voir et notre espace ne désemplit pas ! » s’exclame Benoît Dusserre.

Les visiteurs partent avec leur animal sous le bras mais aussi s’arrêtent sur le stand de nourriture spécialisée que Denis Campodarve, céréalier bio et partenaire de l’association, leur a concocté. « Le but est de leur enseigner ce qu’ils doivent savoir sur l’animal qu’ils ramènent chez eux mais aussi de leur donner de la nourriture de qualité en sachant comment et où elle a été produite. » Les bénévoles de Cocottes d’Origne espèrent que l’année prochaine sera aussi intense et pensent déjà aux volières pour les paons et, sans trop se mouiller toutefois, aux bassins pour les canards. 

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